jeudi 30 septembre 2010

Citation d'après-midi #27


''Ça fonctionne partout, tantôt sans arrêt, tantôt discontinu. Ça respire, ça chauffe, ça mange. Ça chie, ça baise. Quelle erreur d'avoir dit le ça. Partout ce sont des machines, pas du tout métaphoriquement : des machines de machines, avec leurs couplages, leurs connexions. Une machine-organe est branchée sur une machine-source : l'une émet un flux, que l'autre coupe. Le sein est une machine qui produit du lait, et la bouche, une machine couplée sur celle-là.''

- Gilles Deleuze

dimanche 26 septembre 2010

samedi 25 septembre 2010

Citation d'après-midi #25

''Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.''

- René Descartes

lundi 20 septembre 2010

Citation d'après-midi #24


''L'erreur de ceux qui, de bonne foi dans leur amour de la liberté, ont accordé à la souveraineté du peuple un pouvoir sans bornes, vient de la manière dont se sont formées leurs idées en politique. Ils ont vu dans l'histoire un petit nombre d'hommes, ou même un seul, en possession d'un pouvoir immense, qui faisait beaucoup de mal; mais leur courroux s'est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n'ont songé qu'à le déplacer.''

- Benjamin Constant

samedi 18 septembre 2010

jeudi 16 septembre 2010

Citation d'après-midi #22


''C'est un affreux malheur de n'être pas aimé quand on aime ; mais c'en est un bien grand d'être aimé avec passion quand on n'aime plus.''

- Benjamin Constant

mercredi 15 septembre 2010

Citation d'après-midi #21


''J'ai une certaine faiblesse pour les criminels et les artistes; ni les uns ni les autres ne prennent la vie comme elle est. Toute histoire tragique doit être en conflit avec les choses comme elles sont.''

- Stanley Kubrick

mardi 14 septembre 2010

Citation d'après-midi #20


''Soyez philosophe ; mais, au milieu de toute votre philosophie, soyez toujours un homme.''

- David Hume

samedi 11 septembre 2010

Communication. Analyse #3

Je vais profiter de cette troisième analyse de la communication pour prendre une petite pause et laisser quelqu'un d'autre prendre le micro.

Mon cher Barbare Érudit a trouvé, il y a quelque temps déjà, un texte fort intéressant de Paul Graham. Un texte qui a immédiatement frappé mon esprit.

Vous avez sûrement déjà été en désaccord avec une ou plusieurs personnes lors d'une conversation internet, ne sachant pas toujours quoi répliquer ? Ne sachant pas toujours comment agir ? Ne sachant possiblement même pas comment interpréter une situation qui semble être un cul-de-sac ?

Je ne vous en dit pas plus et je vous laisse découvrir la version originale anglaise ou la version traduite en français.

Citation d'après-midi #19

''La jouissance proprement dite ne réside pas dans la chose dont on jouit, mais dans l’idée qu’on s’en fait.''

- Søren Kierkegaard

vendredi 10 septembre 2010

Citation d'après-midi #18

''On veut la liberté aussi longtemps qu'on n'a pas la puissance. Mais si on a la puissance, on veut la suprématie. Si l'on ne réussit pas (si on est trop faible), on veut la "justice", c'est à dire une puissance égale. ''

- Friedrich Nietzsche

mercredi 8 septembre 2010

Citation d'après-midi #17


''Quiconque a eu le privilège de réaliser un film est conscient que c'est comme vouloir écrire Guerre et Paix dans l'auto-tamponneuse d'un parc d'attraction, mais lorsqu'enfin la tâche est bien accomplie, peu de choses dans la vie peuvent se comparer à ce que l'on ressent alors.''

- Stanley Kubrick

samedi 4 septembre 2010

Les Tests.

Je parlais ici du défi de l'objectivité.

Être objectif dans tout, de façon parfaite, est impossible à l'échelle humaine. Cela impliquerai un savoir absolu sur une vérité de toute manière illusoire puisque mouvante.

Le plus fascinant c'est que lorsque, dans de très rares occasions, la main de l'objectivité est tendue vers l'homme, celui-ci décide souvent de la renier, ou pire, de la mordre.

Vous prenez des décisions constamment, n'est-ce pas ?

Des petites, des moyennes, des grosses décisions... Des décisions graves, des décisions difficiles, des décisions faciles, des décisions légères, etc...
Votre capacité de jugement, votre sens critique, votre pouvoir décisionnel... Tout ça est constamment sollicité. À un point tel que vous ne vous en rendez même plus compte, la plupart du temps. C'est du domaine de l'automatisme, du quasi-réflexe.

Aimeriez-vous prendre de meilleures décisions ?

Bien sûr que oui, direz-vous.

Aimeriez-vous être avisé d'un piège caché avant de prendre la décision fatidique ?

Bien entendu! répondrez-vous.


Et pourtant.

Vous dites oui, mais le pouvez-vous vraiment ? Rien n'est moins sûr.

En audiophilie (je vais m'abstenir d'utiliser l'autre terme pour l'instant) un débat semble faire du tapage depuis un certain moment. Peut-être un peu plus qu'avant (merci internet).

Je parle des Tests à l'Aveugle. Appelés ''blind tests'' en anglais.

Le test à l'aveugle consiste essentiellement à confronter un minimum de deux éléments, présentés comme différents, de manière aveugle, c'est à dire sans savoir au préalable l'identité de ces éléments.
Bien sûr, on saura de quoi il s'agit, qu'est-ce qui est testé, mais les détails divulgués seront au minimum. Le minimum requis pour l'exercice.

Le concept est très connu et constamment utilisé, particulièrement dans l'industrie pharmaceutique où l'effet placebo doit être contrôlé, dans le but d'une commercialisation future d'un médicament qui doit être efficace autrement que pour des considérations psycho-physiologiques.

Par exemple: si vous testez à l'aveugle deux vins rouges, il est inutile de cacher que c'est des vins rouges. L'idée n'est pas non plus de savoir si oui ou non c'est liquide, bien sûr que ça l'est...
Du même souffle, vous comprendrez qu'il serait inutile de cacher ces vins dans des contenants opaques pour ensuite être bu à la paille. Il y a des choses si évidentes qu'il ne vous viendrait pas en tête de les questionner... Mais où tracer la ligne ?

Vous déterminez, donc, des paramètres et une méthodologie de test qui ont comme objectif absolu de donner une réponse.

La plupart du temps, cette fameuse réponse a, elle même, l'objectif de vous rapprocher de l'objectivité.
Cette même objectivité qui fera en sorte de vous permettre de prendre de meilleures décisions.

L'ennui, c'est que certains détracteurs des Tests à l'aveugle montrent une grande frilosité, pour plusieurs raisons. Raisons qui, d'ailleurs, méritent parfois que l'on s'y penche sérieusement.

Une de ces raisons est due à une grossière confusion. Un malentendu qu'il faut abattre à coup de hache aussitôt qu'il se présente.


Il existe plusieurs types de tests à l'aveugle.

Deux familles principales: les tests d'identification, puis les tests d'appréciation.


Le premier type tient plus de l'intérêt scientifique alors que le deuxième tient plus du domaine statistique. Ce qui n'empêche pas l'un et l'autre d'être utilisés dans les deux domaines, conjointement ou non.

Donc, la première étape avant de tester à l'aveugle 6 bouteilles de vin c'est de savoir si elle sont différentes, n'est-ce pas ? Vous ne voudriez pas passer une soirée à tester la même chose, verre après verre... Cela rendrai un test d'appréciation totalement absurde, bien entendu.

Or, surprise!

On apprend tout à coup que certains individus testés perçoivent des différences, d'une bouteille à une autre, pourtant identique. Est-ce des différences dans le vin comme tel ? Une mauvaise bouteille ? Un repas entre temps qui a perturbé les papilles gustatives du testé ?

Peu importe.
L'objectif est de savoir, si oui ou non, il y a possibilité d'identifier.

... à quel niveau, à quelle fréquence, avec quelle facilité, dans quelle conditions, etc...

Si, lors d'une soirée de test d'identification, 43 personnes sur 50 se rendent compte dès la 2e bouteille testée que c'est le même vin que la 1ère, et qu'à la 4e bouteille testée les 50 personnes au grand complet sont absolument convaincus que les 4 bouteilles testés jusque là sont identiques, alors on peut tirer des conclusions assez solides comme quoi ces gens sont en mesure (ont la capacité) d'identifier des vins (ce vin en particulier, pour être exact) comme étant identiques. Certains plus rapidement que d'autres.

Si une semaine plus tard, on demande au groupe de participants d'identifier ce coup-ci, 20 fois de suite, un vin ''A'' d'un vin ''B'' (véritablement différents l'un de l'autre ce coup-ci) et que les participants goûtent et re-goûtent, 20 fois de suite, les verres en alternance... Nous aurons à la fin un résultat.

Si la moyenne des résultats d'identification est que: 19,3 fois sur 20 en moyenne, les gens, une fois la dégustation initiale des deux vins faites, identifient correctement chacun d'eux... Nous serons en mesure de dire que les gens testés dans ce groupe sont positivement capable de différencier ces 2 vins avec une marge d'erreur très faible.

Il est également possible de faire état de différences très informatives au niveau des réponses données, tel le temps de réaction pour répondre, le niveau de certitude apparent, etc... Tout cela apporte des réponses précieuses. Des réponses objectives. Sur une base statistique, bien sûr, mais des réponses qui donnent possiblement une direction solide, fiable donc crédible.

Vous pouvez faire ce genre de test d'identification avec n'importe quoi. Oui, oui, n'importe quoi. L'important c'est de commencer avec des choses que vous qualifiez d'évidentes.
Pour deux raisons: premièrement pour comprendre que le Test à l'aveugle d'identification n'est PAS le piège vicieux que certains prétendent, et aussi pour vous démontrer qu'il y a effectivement une ligne floue entre l'identifiable et le non-identifiable, la zone grise entre étant peut-être fort méconnue...

Vos sens détecterons fort probablement une pomme d'une fraise 10000 fois sur 10000 sans erreur, mais vous pourriez échouer 1 fois sur 100 en tentant de savoir si c'est une Mcintosh ou une Cortland.

À moins d'être totalement dépourvu de capacités sensorielles, vous serez donc en mesure d'identifier formellement une multitude d'éléments de toutes sortes. Avec une facilité variable; d'une certitude-éclair à une légère hésitation. Tout cela progressif, proportionnellement aux limites de vos capacités sensorielles et du traitement de l'information par votre cerveau.

IL Y A des choses que vous percevrez facilement, sans aucune erreur jamais.
et...
IL Y A des choses que vous ne percevrez jamais, peu importe l'effort que vous y mettrez.

Ceci est un fait indéniable et la structure, le concept même du test à l'aveugle n'y est strictement pour rien.

Un des arguments des audiophiles, propulsé d'ailleurs par la profonde confusion que je pointais plus tôt, c'est, et je cite en exemple:

''De toute façon, les évaluations rigoureusement objectives sont rares et… très peu concluantes. Elles semblent surtout prouver que dans une situation de test à l’aveugle, les gens n’arrivent plus à percevoir les différences auditives entre différentes composantes. Ce qui, AMHA (et je le répète AMHA) en dit plus sur les tests à l’aveugle et leurs limites que sur les composantes elles-mêmes.''

''Parce que de deux choses, une est vraie:
- tous les appareils sonnent pareils
ou alors
- les tests à l'aveugle sont une mauvaise manière de comparer les appareils: laps de temps trop court pour évaluation, conditions d'écoute anormales, etc.''


Ce qui est, vous avouerez, d'un illogisme fascinant.

La contradiction dans toute sa splendeur.

Non seulement on accuse les tests à l'aveugle d'identification de bien faire leur job, mais en plus on se plaint d'un manque de rigueur et/ou de failles méthodiques qui, incidemment, permettrait justement d'introduire des différences qui faciliteraient l'identification dont on déplore l'absence!


Un des critères essentiels du déroulement de test à l'aveugle est précisément qu'il soit à l'aveugle, c'est à dire qu'il puisse y avoir un contrôle de tout élément qui pourrait donner de l'information au testé, consciemment ou non. Il est impératif d'enlever le maximum de point de repère possible, sinon, justement, le testé... identifiera par ''tricherie''.

De plus, le testé n'est PAS dans une condition normale d'écoute. Et le plus incroyable c'est que c'est ''à son avantage''.
Eh oui. Tout son être, tous ses sens, toute sa concentration sont dédiés à la découverte d'une différence potentielle. Il n'est définitivement pas dans une situation d'écoute normale, qui serait plus passive, moins analytique... Il est donc dans une condition optimale pour découvrir une différence.

Cela rend une non-identification encore plus convaincante, et non le contraire.

Cela rend le concept d'identification encore plus pertinent dans un contexte quotidien où nous sommes plus exposés à la désinformation et autres biais perceptifs... Parce qu'infiniment moins sur le qui-vive, beaucoup plus vulnérable à tous les niveaux.

Vous serez d'accord sur le fait que si vous êtes incapable d'identifier quelque chose avec toutes vos capacités, ce ne sera très certainement pas mieux dans un état plus passif... CQFD.


Pour continuer avec la fameuse confusion, il faut donc parler de l'autre genre de test à l'aveugle, celui d'appréciation. Celui qui est normalement utilisé lorsque celui d'identification n'est plus requis.,

Si, par exemple, vous savez fort bien que les vins rouges sont différentiables entre eux, dans une très grande majorité, vous voudrez alors faire un test à l'aveugle d'appréciation. Les participants noterons alors les vins, selon leurs goûts.
Une note sur 10, par exemple, donnera en finale une moyenne pour chacun des vins.

Là, à ce moment, nous parlons nettement plus de statistiques.

Une note moyenne de 9,7/10 ne veut en aucun cas dire que vous aimerez ce vin à coup sûr. Ça veut tout simplement dire que pour ce groupe de participants là, ce jour là, dans cet environnement là, avec cette bouteille là... La note moyenne accordée fut de 9,7/10.

La crédibilité de la note (subjective au groupe) est totalement dépendante à la crédibilité que vous accordez vous-même aux participants. Par contre, vous savez qu'ils ont passés par un processus de test à l'aveugle, ce qui enlève, de facto, un très important potentiel de biais (influences conscientes ou non, malveillance commerciale, mauvaise foi, etc..).

Si, dans ce même groupe, un vin a été noté à 1,3/10 et que vous apprenez que tous les participants ont grimacés en le buvant, même si la crédibilité que vous accordez au test et au groupe est très basse, vous aurez fort probablement le réflexe de choisir le 9,7/10 au détriment du 1,3/10 advenant que vous n'ayez accès à aucune autre information permettant de prendre une décision.
Et si la crédibilité est si basse qu'elle vous pousse en fait à prendre des décisions inversées aux résultats démontrés, c'est que la référence offre une fiabilité certaine!

Paradoxal ? Non.
En effet, si vous identifiez une source qui prend régulièrement des décisions diamétralement opposées aux vôtres, vous avez une référence (inversée) fiable, crédible, donc valable.

Il faut impérativement comprendre que tous ces tests ont, ultimement, une seule raison d'être:

Permettre de prendre des décisions.

L'identification est la première étape, qui est essentielle et indiscutable.

C'est beaucoup plus un test sur vos propres capacité que sur les éléments testés.

Et les réfractaires à ce genre de test le sont surtout par orgueil. Ne pas vouloir connaitre ses propres capacités est probablement un réflexe très humain, il n'en demeure pas moins plutôt gênant.

vendredi 3 septembre 2010

Citation d'après-midi #16

''Tout problème, grave ou futile, peut être liquidé par l'application d'une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question ; à introduire la première par les justifications du sens commun, puis à les détruire au moyen de la seconde ; enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenés par des artifices de vocabulaire aux aspects complèmentaires d'une même réalité: forme et fond, contenant et contenu, être et paraître, continu et discontu, essence et existence, etc.''

- Claude Lévi-Strauss

mercredi 1 septembre 2010

Citation d'après-midi #15

''Mais la disproportion entre la grandeur de ma tâche et la petitesse de mes contemporains s'est traduite par le fait qu'on ne m'a ni entendu, ni même perçu. Je vis sur le crédit que je m'accorde moi-même, peut-être mon existence se réduit-elle à un préjugé ?.''

- Friedrich Nietzsche
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