dimanche 15 août 2010

Capitalisme.

Un des problèmes majeurs avec le moyen de communication humain qu'est le langage écrit ou parlé, c'est que les mots n'ont pas la même signification pour tous. Ce qui se traduit par une incompréhension parfois gênante du sujet.

Prenons le capitalisme.

Le mot lui-même fait résonner, chez certaines personnes, les cloches de la haine. Comme si le système capitaliste était responsable de tous les maux de notre époque.

Non seulement c'est faux, mais en plus j'affirme que le système capitaliste est l'un des meilleurs outils que l'homme a entre ses mains à l'heure actuelle pour évoluer, au sens large.

Mais avant toute chose, voyez la wiki-définition:

''Le mot capitalisme désigne un système économique et social dont différents auteurs donnent des définitions différentes (...)''

Le ton est donné: il n'y a pas consensus concernant la définition exacte, tant le sujet semble complexe.

Et pourtant, l'idée de base, la structure capitaliste dans son essence, est d'une simplicité ahurissante. Le concept même est calqué sur la nature. Et plus précisément sur l'évolution et la sélection naturelle.

En effet, à une époque et dans un monde comme le notre, où les plate-formes de communication ne sont plus un frein aux échanges de base, il est impératif d'avoir un système organisationnel efficace. Très rares sont les sociétés qui peuvent de nos jours vivre en vase clos. La planète entière a des besoins à combler, à tous les niveaux, et les solutions peuvent venir de n'importe où.

Le système capitaliste est tout simplement une structure permettant d'organiser, de canaliser et de réguler ces milliards d'échanges, indispensable au mouvement, à la vie.

Je me plait à dire que le système capitaliste c'est comme le système informatique: c'est toujours l'utilisateur le problème. Comme avec tout système, l'utilisateur est la première victime de ses incapacités.

Inutile de continuer l'explication sans parler de la monnaie, instrument de paiement, intimement lié au système capitaliste. L'homme, pour s'organiser dans ses échanges, a rapidement délaissé le troc, étant beaucoup trop limitatif et inefficace. D'ailleurs, si vous avec des doutes à propos de la pertinence de mes propos, je vous invite à lire ce chef d'oeuvre de Greg, qui devrait être obligatoire dans les écoles, tant la vulgarisation est incisive.
La monnaie a comme but d'accorder une valeur symbolique, reconnue par tous les participants d'échanges présents et futurs.

Maintenant, comment un individu peut-il amasser de ce fameux symbole monétaire ?

En monnayant ses efforts.

L'individu accepte d'offrir le fruit de ses aptitudes en retour d'un montant négocié. Lequel permettra à son tour de négocier le fruit des aptitudes des autres, et ainsi de suite, de manière infinie.

Il n'y a aucune inégalité autres que celles que la société permet.

Le pauvre est pauvre parce que, ultimement, la société en général juge que sa contribution à son égard est très faible ou nulle. C'est la sélection naturelle dans toute sa splendeur, appliquée à l'échelle sociétaire, selon les règles que la société dicte elle-même, sur elle-même.

Celui qui est riche l'est parce que la société a décidée que la rétribution pour les efforts faits par l'individu méritaient telle ou telle récompense monétaire. Et comme le système s'auto-régule avec une efficacité toujours grandissante, grâce à la mondialisation et surtout la loi de l'offre et de la demande, le système est condamné à une précision croissante dans l'attribution des valeurs d'échange.

Pourquoi le capitalisme serait un système supérieur, globalement, au système communiste, par exemple ?

Tout simplement parce que si vous n'offrez pas de motivation aux individus pour faire des efforts, ils n'en feront pas (déresponsabilisation). C'est une des lois immuables en biologie, celle de l'économie d'effort, d'énergie dépensée, dans le but toujours prioritaire d'assurer la survie à court terme.

Dans une société où les gens peuvent décider de ne pas socialement participer à l'effort collectif, sans conséquence fâcheuse au niveau de la survie, il y aura automatiquement un contre-coup au niveau de la productivité d'ensemble, donc des échanges, donc des besoins, donc, ultimement, à la survie de la dite société. Groupe social fatalement en compétition avec d'autres sociétés et/ou formes de vie luttant également pour leur survie.

En quoi consiste ce contre-coup ?

Au fait que, simultanément, les gens n'ayant pas les capacités de répondre aux besoins de la société n'aillent aucune motivation à développer les aptitudes ou à en offrir le fruit... Et, que les gens ayant l'ambition d'offrir leurs aptitudes, voyant que le mérite est fortement dilué ou carrément non rétribué socialement, décident de limiter leur participation, pourtant essentielle à la bonne marche de la société.

Si, du jour au lendemain, nous pourrions observer une population entière vivre l'égalité absolue, sans contact extérieur (qui mettraient automatiquement en péril cet équilibre), avec un salaire fixe pour tous et une structure qui forcerait l'égalité à tout les points de vue possibles... Nous pourrions voir, dans un court laps de temps, cette population imploser et s'effondrer sur elle-même. Les individus ayant des aptitudes et des ambitions autres que la simple survie voudraient immédiatement fuir. Laissant une surcharge de travail toujours grandissante pour les participants restants. Jusqu'à ce que le point d'équilibre devienne insoutenable.

La lutte contre la pauvreté est un leurre.

La société 100% égalitaire, en plus d'être une parfaite utopie, est une illusion du bonheur. C'est, au contraire, auto-destructif au niveau évolution et contraire aux lois de la nature, qui sont, je dois le rappeler, froides, mécaniques et non dictées par les émotions ou le jugement arbitraire.

En tant qu'êtres vivants, nous sommes condamnés à avoir des besoins à répondre pour assurer notre survie. Nous sommes donc condamnés également au mouvement. Si ce mouvement est inéluctable, un système pour l'organiser est essentiel.

Les individus qui refusent ce système sont les individus qui s'opposent au mouvement, donc qui refusent la vie.


AJOUT 17 AOÛT '10:

Plusieurs réactions de lecteurs suite à la publication de ce billet.
J'y répond ici: Société.


AJOUT 18 AOÛT '10:

Autre réaction, où l'on remet sérieusement en doute mes affirmations. Ma réponse dans ce nouveau billet: Évolution. Analyse #1

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8 commentaires:

  1. Je suis en général assez d'accord avec ton point de vue et pour le capitalisme. Cependant, j'ai des réserves pour cet énoncé (qui est en général très vrai).

    "Celui qui est riche l'est parce que la société a décidée que la rétribution pour les efforts faits par l'individu méritaient telle ou telle récompense monétaire."

    Je pense que ce n'est plus vrai rendu à un certain niveau de rétribution. Je parle des banques et aux grandes sociétés. Les salaires, bonis et autre avantages sont à mon avis (et pour plusieurs aussi) démesurés. Je crois qu'à ce sujet le système dérape....et pas à peu près. Je ne pense pas que ce soit la société qui décide de la rétribution ici....et même pas la plupart des actionnaires.

    Finalement, le film de Michael Moore, "Capitalism a Love Story", nous montre bien des ratées du système. Le fossé entre les riches et les pauvre s'accentue de plus en plus. Je sais qu'il exagère et pousse parfois mais c'est quand même inquiétant.

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  2. Bonjour Pierre,
    Intéressant point de vue. Je vais y répondre dans un billet "partie 2" parce que je vois bien que plusieurs de mes affirmations mériteraient d'être expliquées plus en profondeur :-)

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  3. Voici mes réponses aux réactions que j'ai reçues jusqu'à maintenant:

    http://gliese1214b.blogspot.com/2010/08/societe.html

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  4. C'est une belle théorie, mais ça ne tient pas la route. Je suis pauvre parce que je ne veux pas être riche, pas parce que la société a jugé que ma contribution valait moins que celle d'un joueur de hockey. Et s'il ne fallait compter que sur les sportifs pour notre survie, ça fait longtemps que l'espèce humaine serait disparue de la surface de cette planète. En fait, les gens qui «monnayent leurs efforts» ont très peu à offrir en partage. Le concept du capitalisme n'est pas du tout calqué sur la nature où tout est gratuit, interdépendant et parfaitement anarchique. C'est vraiment une simplification outrancière de prétendre que les seules possibilités sont capitalisme sauvage ou 100% égalitaire. Il y a des millions de possibilités, pas juste deux. À toutes les époques depuis le début des temps, la majorité est en retard sur au moins une des minorités. Et la majorité est rarement capable d'évaluer à sa juste valeur la contribution d'un individu. En fait, les sociétés ont souvent mis à mort les individus qui ont trouvé des solutions originales et innovatrices aux problèmes courants, le plus souvent justement parce que cela remettait en question les privilèges des bien nantis. Les êtres humains survivent partout sur cette planète non pas «grâce au» mais «malgré le» système en place où ils vivent.

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  5. " C'est vraiment une simplification outrancière de prétendre que les seules possibilités sont capitalisme sauvage ou 100% égalitaire. Il y a des millions de possibilités, pas juste deux. "

    Je suis d'accord, rien n'est tout blanc ni tout noir. D'ailleurs c'est une simplification ridicule que je me suis bien gardé de faire.

    Il faut tout d'abord comprendre mon approche au niveau conceptuel. Chose qui, apparemment, n'est pas donné à tous.

    Pour des raisons que je comprend, d'ailleurs... L'homme est émotif et est très sensible au sujet de son apport à la société.
    Il tentera de renier la pertinence de la loi du plus fort aussitôt qu'il ne fera pas parti de la "bonne" équipe. Il utilisera tous les outils que le statut de "victime" lui octroi. Et ce, peu importe à quel niveau.

    Comment serait-ce possible de le blâmer ?

    Cela reste son meilleur moyen pour, justement, "gagner" sa cause et promouvoir sa façon d'être et de penser...

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  6. Je ne suis pas d'accord avec l'idée que le capitalisme est la forme d'organisation socio-économique qui est la plus efficace. Certes ce mode d'organisation a rendu bien des services et a propulsé les sociétés au rang des civilisations humaines les plus avancées jamais connues. Mais ce temps est révolu.

    L'histoire nous apprend qu'à l'origine du capitalisme les défis pour préserver ce système d'échange (le troc en occurrence) exigeait des moyens de fonctionnement très importants et exigeants : des garanties ( liens de confiance - sécurité du transport de la marchandise - même unité de valeur d'échange - ententes entre individus ou organisation - etc.). Les mêmes besoins qu'aujourd'hui qui créent des inégalités.

    Dès lors, pour assurer et créer les conditions favorables aux échanges, un système économique s'est érigé par le biais de la corruption et au nom du développement non éthique afin de garantir la libre circulation des échanges. Et qui peut bâtir un tel système : ceux qui détiennent le pouvoir de la violence légitime (les rois, les gouvernements, les militaires). Ce sont eux qui ont le pouvoir de jeter les basses du contrôle des échanges et de l'exploitation des ressources. Ceci étant dit, ces gens choisissent les acteurs ou les agents les plus susceptibles de servir les orientations de l'organisation politique en place. Car, en fait, peu importe le mode d'organisation politique en place : capitalisme, fasciste, communiste, militariste... c'est le système monétariste qui prévôt dans toutes les sociétés. L'argent. Et ce mode de fonctionnement est l'outil fondamental qui est à la base d'une corruption généralisé du système d'échange et, de surcroît, est un frein au développement de la société.
    De quoi je parle !!??
    Entendons-nous, le monétarisme-capitalisme n'est ni plus ni moins qu'une forme d'organisation d'un système économique... Rien à voir avec la démocratie. Elle a pour logique l'exploitation des ressources naturelles et humaines. En sachant ceci, comment faire pour légitimer que notre société se porte mieux avec le capitalisme ? Comment justifier que la voiture que vous conduisez fonctionne toujours avec de l'essence, qu'elle a une durée de vie limitée, qu'elle est composer de matières non recyclables ... Car le système capitalisme corrompu empêche le potentiel de développement technologique et technique humain de mettre en application les dernières innovations en matière d'énergie.

    Dans une logique de l'économie capitaliste, les innovations techniques et le progrès technologique ne peuvent servir les intérêts à court terme ou moyen terme. Il faut que ces innovations entrent dans une logique de domination économique par les agents économiques et politiques.
    Dire que le capitalisme-monétariste sert le progrès technologie et technique et les besoins humains est l'équivalent de dire que l'imprimerie inventée par Gutenberg au 15e siècle est à été propulsée par la religion. (Faites vos recherches...) Non! Le génie humain est propulsé par cette idée selon laquelle l'être humain cherche à améliorer son sort et invente toute sorte de choses pour mettre son empreinte sur cette aventure humaine.

    Si un système d'organisation social permettait de libérer le potentiel humain et de surcroît de se libérer des contraintes monétaristes, les gens n'auront plus besoin de dire que le moins mauvais système d'organisation socio-économique est le capitalisme-monétarisme. Les gens pourront donc créer, bâtir et s'affranchir.
    Pour appuyer ce que je dis allez au Zeitgeistmovie.com et faites-en vous même la critique.

    JSJ.

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  7. Je ne suis pas d'accord avec l'idée que le capitalisme est la forme d'organisation socio-économique qui est la plus efficace. Certes ce mode d'organisation a rendu bien des services et a propulsé les sociétés au rang des civilisations humaines les plus avancées jamais connues. Mais ce temps est révolu.

    L'histoire nous apprend qu'à l'origine du capitalisme les défis pour préserver ce système d'échange (le troc en occurrence) exigeait des moyens de fonctionnement très importants et exigeants : des garanties ( liens de confiance - sécurité du transport de la marchandise - même unité de valeur d'échange - ententes entre individus ou organisation - etc.). Les mêmes besoins qu'aujourd'hui qui créent des inégalités.

    Dès lors, pour assurer et créer les conditions favorables aux échanges, un système économique s'est érigé par le biais de la corruption et au nom du développement non éthique afin de garantir la libre circulation des échanges. Et qui peut bâtir un tel système : ceux qui détiennent le pouvoir de la violence légitime (les rois, les gouvernements, les militaires). Ce sont eux qui ont le pouvoir de jeter les basses du contrôle des échanges et de l'exploitation des ressources. Ceci étant dit, ces gens choisissent les acteurs ou les agents les plus susceptibles de servir les orientations de l'organisation politique en place. Car, en fait, peu importe le mode d'organisation politique en place : capitalisme, fasciste, communiste, militariste... c'est le système monétariste qui prévôt dans toutes les sociétés. L'argent. Et ce mode de fonctionnement est l'outil fondamental qui est à la base d'une corruption généralisé du système d'échange et, de surcroît, est un frein au développement de la société.
    De quoi je parle !!??
    Entendons-nous, le monétarisme-capitalisme n'est ni plus ni moins qu'une forme d'organisation d'un système économique... Rien à voir avec la démocratie. Elle a pour logique l'exploitation des ressources naturelles et humaines. En sachant ceci, comment faire pour légitimer que notre société se porte mieux avec le capitalisme ? Comment justifier que la voiture que vous conduisez fonctionne toujours avec de l'essence, qu'elle a une durée de vie limitée, qu'elle est composer de matières non recyclables ... Car le système capitalisme corrompu empêche le potentiel de développement technologique et technique humain de mettre en application les dernières innovations en matière d'énergie.

    JSJ.

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  8. (suite...)

    Le capitalisme sert environ 20% de la population mondiale. Il faut bien être au Québec pour dire que le système capitalisme est un moindre mal. Faites une enquête mondiale et demandez si les gens sont à l'aise avec ce système? Si ce système sert leurs besoins? Si les gens ne se sentent pas toujours un peu plus esclave de leurs besoins, de leur travail, de leurs dettes? Bref qui se sentent libre dans un système corrompu. Il ne s'agit pas de dire si je suis pauvres ou riches, mais de savoir si je suis libre ou non. L'argent est un outil. Ok! Mais pour la plupart d'entre nous, il est ni plus ni moins l'instrument qui oriente nos actions routinières et cela est un frein à la progression du bien-être collectif ou même mondial.

    Je ne suis pas un anticapitaliste, je suis pour une révolution de la conscience et des mentalités qui pourraient faire passer l'être à un nouveau mode d'organisation social et d'échange pour la progression du potentiel et du génie humain. Tant et aussi longtemps que l'être humain se valorisera d'exploiter les ressources naturelles et humaines le système capitaliste perdura.

    JSJ.

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