mardi 27 juillet 2010

Biosphere. Poa Alpina.

Un peu de musique ambiante introspective pour clore cette fascinante soirée de plongée en eaux profonde.

L'artiste Biosphere que j'ai déjà présenté ici, avec la pièce Poa Alpina de l'album Substrata.


Communication. Analyse #1

Bon, allez! Je vais me faire plaisir.
C'est mon blog après tout, non ? Préparez donc votre scaphandre, nous allons faire de la plongée en eaux profondes.

Je disais ici que je voulais parler des aspects psychologiques et philosophiques des films Inception et Shutter Island. Entre autres.
Je n'ai eu de temps que pour effleurer le sujet du contenu, sans remonter jusqu'à la source des choses; la Communication. Avec un grand ''C''.

Une citation frappante de Stanley Kubrick:

''
Il y a un thème dont je suis conscient et qui se retrouve dans tous mes films : l’échec de la communication.''

D'abord, avant de poursuivre, entendons-nous sur la signification du mot. Il serait drôlement ironique de discuter de ce sujet à partir d'un malentendu, n'est-ce pas ? hé! Vous là bas! Arrêtez de rire, c'est pas une foire, ici! Allez broutiller ailleurs, tiens...
Bon. Maintenant que nous sommes entre plongeurs certifiés, allons-y:

Communication: est l'action, le fait de communiquer, d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un...Elle concerne aussi bien l'être humain (communication interpersonnelle, groupale...) que l'animal et la plante (communication intra- ou inter- espèces) ou la machine (télécommunications, nouvelles technologies...), ainsi que leurs hybrides : homme-animal; hommes- technologies... C'est en fait, une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répond pas à une définition unique.

Vous pouvez vous amuser des heures durant à fouiller le sujet qui est d'une complexité intellectuelle inouïe.

Je préfère personnellement plonger encore plus profond, jusque dans les abysses. Heureusement les amis, j'ai pensé à vous faire un dessin. Vous savez la beauté de la chose ? Les trucs immensément complexes sont parfois d'une incroyable simplicité. Eh oui.

J'ai réussi à tout faire entrer dans un post-it.


Je sais que ''Secret de l'univers #1'' ca fait un peu pompeux. Mais le petit dessin sur un post-it devrait contre-balancer l'arrogance du titre. Astuce marketing. Que vous goberez sinon j'me fâche.

Trève de plaisanterie! C'est sérieux ce que je vais vous dire, c'est un secret de l'univers pour de vrai!

La partie ''A'' sur le schéma, c'est le message. C'est le contenu dans sa forme la plus pure. Un bébé a faim, son message c'est: ''je veux manger''. Pour quelqu'un en train de se noyer dans un lac, le message c'est ''aidez-moi!''.

La partie ''B'' sur le schéma, c'est le vecteur. Si le dessin à vaguement l'air d'un spaceship sur le bord d'un faire une invasion, c'est parce que c'est justement le cas! Le vecteur est le moyen de transport du message, du contenu. Son efficacité tient essentiellement du fait qu'il pourra délivrer le message au destinataire choisi par l'émetteur.
Le vecteur du message ''je veux manger'' ? Les cris, les pleurs.
Le vecteur du type en train de boire la tasse ? Des grands gestes, des cris.

La partie ''C'' sur le schéma, c'est le bouclier. Cette section est celle du récepteur potentiel de tous les messages envoyés. Et il y en a beaucoup. Le vecteur doit percer cette carapace pour livrer le message de l'autre côté. Plusieurs types de vecteurs pour différents types de boucliers. Le bouclier qui empêchera le bébé de transmettre son message ''j'ai faim'' peut aller du fait que le vecteur (cris, pleurs, ondes sonores) n'est pas assez puissant pour atteindre quelqu'un ayant la capacité de l'aider au fait que ses cris ou pleurs ne suscitent pas assez d'empathie chez le récepteur potentiel pour agir. Même chose pour le nageur maladroit.

La base est relativement simple à comprendre. Mais voyons maintenant où ce processus de communication peut échouer, en dehors du fait que le vecteur peut échouer:

Un vecteur B est en mesure de percer le bouclier C, mais le message A est trop dilué par le vecteur B pour être efficace à la livraison.

Exemple: pour bien percer les bouclier coriaces, un documentariste utilise les images-chocs et un build-up démagogue (vecteur) dans le but de bien implanter un message XYZ par un dynamitage émotif. Le vecteur fonctionne et le bouclier est percé, en partie. Malheureusement, le récepteur ne retient que l'impression émotive du vecteur et non le message dans sa forme dénudée.

L'émotion n'est jamais le message. Jamais. C'est toujours un vecteur. Et comme c'est un vecteur diablement efficace contre bien des boucliers, les boucliers se durcissent. Plus ils se font bombarder, plus ils développent des systèmes de défense anti-vecteur.

Le message dans sa forme la plus pure existe toujours dans le but de créer de l'action, du mouvement. Mouvement immuable au fonctionnement de tout ce qui existe. Indissociable du concept même d'évolution. Sans mouvement, tout fige. Tout s'arrête.

Un message sans vecteur efficace est un message condamné à mourir. Et à terme, son émetteur peut également mourir. De même qu'un récepteur sans bouclier efficace est condamné à mourir sous les bombardements incessant des vecteurs indésirables, provoquant tout plein de mouvements, d'actions, mettant en péril le récepteur.

Vous voyez l'aspect profondément combatif de la chose ? L'idée d'un l'affrontement perpétuel ?

La savoureuse citation suivante, tirée du film Shutter Island, exprime très bien le concept:


''We wage war, we burn sacrifices, we pillage and plunder and treat at the flesh of our brothers and why? Because God gave us violence to wage in his honor. ''

''There is no moral orders as pure as this storm. There's no moral order at all. There's just this: can my violence conquer yours? ''

''If I were to sink my teeth into your eye, right now, could you stop me before I blinded you?''

- Give it a try.

''That's the spirit.''


J'ai observé avec le temps que les individus fuyants la confrontation (sous toutes ses formes -micro/macro confrontations) sont des individus ayant peur du mouvement, de l'action. Et, ultimement, ils sont dans un mode défensif qui les exposes à une position de faiblesse. Je dis ''position de faiblesse'' de façon très générale, très vague, englobant des choses qui vont au delà de l'individu en tant que tel et même de l'espace-temporel qu'il habite.

Le danger avec le mode défensif c'est d'optimiser le bouclier pour certains types de vecteur au détriment (c'est toujours au détriment de) d'autres types de vecteurs, potentiellement intéressants pour le récepteur.
Le bouclier ne travaille pas toujours pour le récepteur, il fait sa job, point. Être émotivement insensible peut être utile dans certaines circonstances mais très dangereux dans d'autres. Ne pas écouter son conjoint parce que rien de ce qu'il dit n'a habituellement d'intérêt peut avoir des effets très pervers.

Visionner des centaines de films hollywoodiens peut former une carapace qui provoque un préjugé défavorable (et parfois irréversible) envers tout nouveau film venant des États-Unis, quel qu'il soit.

Le cynisme ambiant envers la politique, aidé par les médias de masse et le bouche à oreille, peut très sérieusement handicaper un système démocratique, provoquant une épidémie de couches d'écorces partout dans la population.

Le cercle vicieux, parce qu'il y en a un, c'est que plus l'écorce est coriace, plus le vecteur se doit d'être tenace... Et plus le message encapsulé dans le vecteur se fait brasser au point de risquer des dommages permanents.

L'accès à internet va techniquement accélérer le processus de communication à un niveau jamais connu dans l'histoire de l'humanité.

La désinformation (vecteur) frappe et frappera encore comme un marteau-piqueur, s'affûtant de jour en jour.
Les gens seront confrontés au fait que leur bouclier les protèges mais aussi les isoles dangereusement. Et le seul moyen d'éviter cela c'est d'accepter la confrontation, donc le mouvement.

Dans le film Inception, la désinformation atteint son apogée dans une superbe séquence qui démontre avec brutalité ce que j'explique ici:

Le personnage de Marion Cotillard croit se protéger de l'illusion en s'enfermant précisément dans une illusion. Croit-on, du moins. Le personnage de DiCaprio a provoqué cet état en utilisant un très puissant vecteur (modification de son point de repère réel) pour une cause qu'il croyait juste. L'effet fut de rendre le bouclier encore plus fort qu'une autre éventuelle attaque de vecteur, incluant ses propres pensées, sa propre logique. Ironie de la chose, le spectateur participe lui-même à cet état de doute, amplifiant l'effet global du film.

Dans le film Shutter Island, le personnage de DiCaprio s'enferme dans son bouclier, consciemment, pour éviter la souffrance d'un vecteur qu'il croit lui être fatal à terme.

Ces deux films sont des vecteurs efficaces, parce qu'ils provoquent des discussions, du mouvement. Le message est livré. L'interprétation du (des) messages n'importe aucunement. Seul le mouvement provoqué importe.

La communication c'est cet élément que rien ni personne ne peut arrêter. C'est le mouvement dans sa forme la plus pure.

L'affrontement entre un vecteur et un bouclier n'a pour but que de livrer un message, sans pollution extérieur.
Si, en cours de route, l'affrontement perd son but initial, au profit d'un affrontement accessoirisé, ça ne fera que comprimer un mouvement qui se déploiera, de toute manière, au détriment de l'émetteur et du récepteur.


P.S. Toute la vulgarisation, l'humour et le petit dessin inséré dans ce message est un vecteur destiné à percer des boucliers pour livrer ce message. CQFD. Je vous dis ça comme ça...


* Comme je semble être parti pour la gloire avec mes ''Analyses numérotées'' à propos de tout, j'inaugure d'un coup de clavier la catégorie qui s'impose.


AJOUT 22 août '10: ... suite #2 de l'analyse: Le Vecteur.

lundi 26 juillet 2010

Mot de la nuit #2

La catharsis ou katharsis (en grec κάθαρσις) signifie purification. La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique.
.

Cinéma. Analyse #1

Je tenais à attendre avant d'écrire ce que je vais écrire.

Après ma brève critique sur le film Inception et celle sur Shutter Island, je voulais approfondir sur le sujet du cinéma en général. Sur son évolution. Sur son statut actuel. Sur son futur.

Mais je tenais à attendre les chiffres.

Ces chiffres du box-office qui confirment que Inception sera rentable, malgré un budget faramineux pour du cinéma d'auteur.
Je soulignais il y a moins d'un mois la difficulté du cinéaste à réaliser son art, en toute liberté, pour des raisons inhérentes au medium d'expression artistique qu'est le cinéma.

Le septième art est celui qui est le plus dépendant du facteur démocratique. Lorsque vous choisissez de payer pour un billet de cinéma ou pour un DVD, vous votez. Vous décidez de la direction future que prendra le cinéma. Des micro-ajustements, peut-être, mais qui ont le pouvoir de changer la donne à jamais. Des gens analysent vos votes et prennent des décisions sur ce que le public voudra voir.

Je pense que Christopher Nolan a amorcé le travail avec Batman Begins, puis avec Dark Knight et finalement ici avec Inception, sans le filet de sécurité d'un personnage de BD ni de la mort hyper médiatisée d'un jeune acteur.

Dark Knight est un film de superhéros intelligent qui a, à mon avis, été aux limites de l'environnement BD. Le monde de Batman ralentissait clairement le potentiel de l'ensemble.

Avec Inception, le champs était libre.

Les gens ont votés et votent encore: OUI.

Oui à quoi ? Oui aux films psychologiques. Oui à devoir réfléchir un peu plus. Oui au divertissement qui n'arrive pas tout cuit dans la bouche...

J'ai eu peur, bien honnêtement, en observant le succès monstre de Avatar. J'ai eu peur que les gens soient plus aveuglés devant le contenant que jamais auparavant. J'ai eu peur que la folle course aux effets spéciaux ne cesse jamais, au détriment du contenu. J'ai eu peur de devoir me taper tous les films à venir avec des putains de lunettes 3D...

Mais non.

Inception n'avait aucunement besoin de 3D. Pas même d'écran IMAX. Ni d'ailleurs des 10 ou 15 minutes de scènes d'action que je juge superficielles...

Ce qui m'amène à parler du format série télé.

C'est un terme qui m'agace, ''série télé''. Ça me semble péjoratif et réducteur.

À mon sens, une grande partie des séries télé (à ne pas confondre avec les Sitcom) fait partie à part entière du Cinéma. Rien ne nous permet d'exclure une série télé de la ''famille Cinéma'' pour des raisons de plate-forme de diffusion et de ''hachurage temporel''. Et non seulement c'est bel et bien du cinéma, mais nous assistons peut-être à un des changements les plus importants de l'évolution du 7ième art.
Je mentionnais plus haut la dépendance à l'acceptation du public, le côté fortement démocratique lié à la production cinématographique; un film DOIT générer des revenus parce que c'est la forme d'art la plus dispendieuse au monde: autant à produire qu'à diffuser. Ce qui place cette forme d'expression dans une situation de survie absolue que n'a pas à affronter les artistes peintre, les musiciens, les écrivains, etc...

Bref, l'aspect business doit impérativement être considéré. Internet a complètement changé la façon de voir et faire les choses et continuera en ce sens. Le piratage est une réalité, la mode du cinéma-maison aussi et la compétitivité dans le secteur divertissement en général est également quelque chose d'indéniable.

Je suis content.

Je suis content que le goulot d'étranglement ne soit pas l'acceptation du public. Je suis content de voir que les gens peuvent voter ''oui'' pour un film bien fait, intelligent, de qualité et qui est divertissant. Je suis également heureux de voir que le talent des scénaristes, acteurs et réalisateurs n'est pas disparu, qu'il a peut-être simplement dérivé vers le format série télé...
Je pense que les gens se rendent tranquillement compte de l'impossibilité absolue de compresser, en 120 petites minutes, 1500 minutes d'évolution dramatique, de personnages, de trame narrative, d'atmosphère.
Les limitations sont également très présentes au niveau spectateur; qui fini par complètement saturer après un visionnement continu de plus de 2 ou 3 heures, mais qui semble avoir une capacité infinie à suivre une très longue histoire déployée par étapes, sur des centaines d'heures...
Le cinéma conventionnel apprend et s'adapte, d'ailleurs. Comme en fait foi la recrudescence des ''sequels'', ''prequels'' et ''spin-offs''...

Je suis content d'avoir eu la confirmation au visionnement de Inception que le format ''long-métrage'' est possiblement arrivé à ses limites techniques, après plus d'un siècle de bons et loyaux services.

samedi 24 juillet 2010

inception.



Je voulais discuter en profondeur de ce film, l'analyser à mort, le disséquer et l'étendre sur une corde à linge pour mieux visualiser ce qu'il implique. Au delà du cinéma comme tel. À un niveau philosophique et psychologique.

Mais j'ai pas le temps.

Je me connais, je vais passer 3 heures là dessus, avoir mal dans le cou et les doigts.

Je vais le faire, un jour, peut-être très bientôt, mais pas là.

Là, je vais parler du film. En parler superficiellement, cinématographiquement. Un p'tit quick review avant que les premières impressions ne s'estompent...


Bon, je commence avec le pot*:

Chris Nolan a baissé dans mon estime.

Le gars peut transmettre un style, une atmosphère, une signature spéciale à ses films. Mais il n'est pas un grand réalisateur. Du moins, pas encore.

J'ai le réflexe (à tort ou à raison) de comparer Inception avec Shutter Island. Vous devinerez pourquoi lorsque vous aurez visionné les deux.

Scorcese à fait une grande job de réalisation avec Shutter Island.

Nolan s'est enfargé à la réalisation de Inception. Il a voulu condenser une série télé dans un seul film. Il a tweaké un scénario de la mort. Il a négligé la façon de faire passer la pilule au profit de la pilule. Et, ô surprise, d'habitude je chiâle précisément du contraire...

Bref, c'est vraiment du cinéma d'auteur, ce inception. Avec tout ce que ça implique.

Vous savez tout le beding-bedang de scènes d'action qu'il y a dans ce film ? J'ai pris ça comme du filler. Ce truc que l'on met pour remplir l'espace. Comme si Nolan voulait à tout prix rendre un film psychologique intéressant en le bourrant d'action à ras bord. Mais calculé...Tout tellement calculé...

Je comprend la stratégie, remarquez bien. Oh oui, que je la comprend! Je comprend parfaitement bien le concept des compromis. Je comprend que le gars flirtait avec les limites de pas mal de choses... Et il s'en ai tiré étonnamment bien dans les circonstances.

Mais ça n'excuse pas la réalisation. Ça n'excuse pas le manque de détail au niveau esthétique, la photographie terne, la direction d'acteur un peu ordinaire, le manque d'air, le manque d'espace dans le rythme...

Suis-je sévère ? Sûrement.

Don't get me wrong: j'ai aimé le film. Je n'ai pas perdu mon temps en allant le voir. Ni mon 17,50$ -merci IMAX-.

Mais j'aurais aimé l'aimer encore plus.

Là j'ai l'impression que Nolan était tellement heureux de pouvoir réaliser ce film qu'il a oublié d'avoir des yeux tout le tour de la tête. Pour être certain que la vue d'ensemble ne lui échappe pas.

Pour être certain de crisser une taloche à Avatar sur son propre territoire.


*les fleurs vont venir lorsque je vais explorer le côté philosophique et psychologique du film. Eh oui, faudra patienter.


Ajout 15 août:

Je comprend que ces liens proposés pourraient vous sembler loin d'une analyse du film inception, mais ça ne l'est pas vraiment. Prenez tout d'abord le temps de lire ce billet, écrit tout juste avant que je visionne les films Inception et Shutter Island:

http://gliese1214b.blogspot.com/2010/06/la-beaute-du-contenu.html


Puis, un billet sur mon visionnement de Shutter Island:

http://gliese1214b.blogspot.com/2010/06/try-me-thats-spirit.html


Ma première analyse-cinéma, ici:

http://gliese1214b.blogspot.com/2010/07/cinema-analyse-1.html


Et pour terminer, ce billet:

http://gliese1214b.blogspot.com/2010/07/communication-analyse-1.html

...auquel je vais très prochainement donner suite, avec plusieurs références cinéma.



Si vous désirez éviter le côté philosophique pour le moment, je vous invite à lire cet excellent billet de Jozef Siroka qui parle d'un guide audio-visuel pour mieux comprendre le film. Certains détails sont absolument saisissants.

Blogue. Analyse #8

Bon d'accord, j'avoue.

Il y a un côté thérapie drôlement envahissant avec cette histoire de blogue. Faut dire, tout de même, que je cherche le trouble avec mes analyses...

C'est la huitième, d'analyse. Déjà.

Pis ça va être une émotive celle là, j'le sens.

Pourquoi émotive ? Pourquoi pas. Après tout, c'est un journal intime ici. C'est soit le problème ou soit la beauté de la chose. Je sais pas.

Je ne suis même pas foutu de répondre à une question simple. Je ne suis même pas capable de me répondre à moi-même, de façon honnête, à la question suivante:

Qu'est-ce que je veux réellement ?

Beaucoup de visites ?
Beaucoup de commentaires ?
Est-ce que je m'en fou d'écrire tout seul ?
Est-ce que j'écrirais tout ça si ce n'était pas online, à la vue de tous ?
Est-ce que ça me rend triste d'avoir l'impression de n'intéresser personne ?
Est-ce que c'est vrai que je n'intéresse personne ?
Tu m'aimes, maman ?


Pffftt... Voyez ? Full émotif. Ch'pourrais brailler, tiens. Pis ça ne ferait pas un pli à personne. Comme Sylvain dit, un blogue c'est comme ouvrir la porte de la maison, crier quelque chose, puis refermer tout de suite la porte.

Sauf que là, en plus, ma maison est pognée toute seule sur une exoplanète. Pis j'ai pas envie une miette de déménager dans un coin plus populaire. J'ai pas envie de traiter de sujets qui pourraient attirer les touristes. M'en fou.

Je m'en fou pour vrai ? ohhff. Compliqué.

Reste que je dois savoir.

Quel scénario serait le pire ? Baigner inexorablement dans l'isolation virtuelle .... ou .... Avoir une douzaine, une centaine, un millier de lecteurs assidus ?

Est-ce que l'isolation me donne une liberté que je perdrais avec un public ?
Serais-je prit d'une soudaine pression de performance ?
Est-ce que le temps investi dans ce blogue empoisonnerait ma vie ?

Tiens, encore pire:

Qu'est-ce que j'essai de faire, au juste, avec ce blogue ?

Ouaip. Une thérapie que j'vous disais. Une putain de self-service thérapie....

jeudi 22 juillet 2010

Mot de la nuit.


Entropie
:
n.f. En thermodynamique, grandeur qui mesure la dégradation de l'énergie d'un système.
L'entropie mesure le degré de désordre d'un système par rapport à son état initial probable.
En communication, mesure de l'incertitude quant à la nature d'un message.
.

mercredi 21 juillet 2010

Facebook.

Ne reculant devant rien, je suis en train de rattraper 5 ans de vie sociale web en un seul mois. Ce qui équivaut probablement à 30 ans de vie sociale réelle au 20ième siècle...

Yep. Après le blogue, qui franchit allègrement le 1 mois d'existence, je me suis décidé à explorer Twitter et Facebook (je parlerais de Twitter un peu plus tard).

Donc, le truc qui captive 500 millions de personnes et qui fera l'objet d'un film prochainement sur nos écrans, c'est comment... ?

C'est bien fait.

Interface simple et efficace. Combinant espace personnel, chat, messagerie privée, liste de contacts et babillard style blogue.

Une ou deux journées d'utilisation suffit à nous convaincre du concept.

Par contre, ce que je ne suis pas certain de comprendre encore, c'est ce que les gens décide d'en faire.

De ce que je comprend jusqu'à présent, il y a essentiellement deux stratégies possibles:

1. Tu bâtis un cercle d'amis proches (famille, real-life friends, etc..) et tu fermes virtuellement la porte aux intrus.

2. Tu ouvres la porte à virtuellement n'importe qui, pour avoir 500, 3000 ou 10 millions d'amis.

Je ne vois pas ''d'entre-deux'' là dedans. C'est soit un ou l'autre.


Ce qui m'amène à poser la question suivante: c'est quoi un ami ?

Il y a plusieurs niveaux de relations: famille proche, amis proches, amis occasionnels, amis des amis, connaissances, etc...

Lorsqu'il y a un but commercial, je comprend parfaitement l'idée de chercher des millions ''d'amis'' Facebook, mais pour une personne sans but commercial d'aucune sorte ?

C'est quoi, un ego trip ?

Comment même vous auriez 1000 ''véritables amis'', comment est-ce possible d'entretenir ces relations de façon satisfaisante ?

samedi 17 juillet 2010

La critique. Analyse #1.

Je fréquente deux blogs de façon régulière, depuis assez longtemps aussi. En tout cas, assez longtemps pour dire que c'est là que j'ai appris à haïr la structure blog. Non pas leurs blogs à eux, mais la structure...

Bref, c'est deux blogueurs très respectables; nuancés, professionnels et... critique.

Alain Brunet fait dans la musique.
Jozef Siroka fait dans le cinéma.

Vous comprenez mon intérêt ? Je me passionne pour les deux sujets. Beaucoup moins distants que l'on pourrait croire, d'ailleurs... Mais revenons à nos blogueurs:

Ces deux blogueurs attirent des lecteurs-participants de qualité. Je dis ''de qualité'' dans le sens que les interventions sont parfois si pertinentes qu'elles pourraient accidentellement mettre de l'ombre sur le billet lui-même. À mon avis c'est le signe d'un blog qui est en superbe santé et d'un niveau de communication élevé qui rend l'exercice stimulant pour tous.

Par contre, parfois ça peut chauffer. C'est là, d'ailleurs, que l'on voit clairement les limites du format blog.

En effet, ces blogueurs ont un métier. Ils sont rémunérés pour apporter du contenu (de qualité) dont une part de critique. Il y a donc une différence majeure entre faire part de commentaires pertinents (même si de contraire opinion) et mettre en doute la nécessité d'un métier.

Le métier de critique, dans le cas qui nous occupe.

Devant la toute-puissance d'internet et du niveau hallucinant de données à digérer, forcément le contenu est dilué. Et la qualité remonte un peu plus difficilement à la surface.
D'où les commentaires de plus en plus fréquents (ou à tout de moins plus médiatisés grâce au web) mettant en doute la valeur d'une critique. Donc la valeur du métier de critique.

Voici ce qu'est La Critique.

Ou, plus brièvement:

''Le terme critique dérive du terme grec kritikē (κριτική), signifiant « (l'art de) discerner », c'est-à-dire le fait de discerner la valeur des personnes ou des choses.''


Voici maintenant la définition de L'opinion:

''Une opinion est un ensemble d'idées que l'on se fait à propos d'un objet en même temps que l'on exerce sur lui un jugement par la pensée.''


Vous voyez où je veux en venir ?

Pour se forger une opinion, il faut faire preuve de sens critique. Le fait de critiquer quelque chose (en discerner la valeur) ne garanti en aucun cas que la valeur jugée va être acceptée, prise en considération ou fixée dans le temps ou dans l'espace. C'est complètement dépendant des individus exposés s'ils acceptent, ou non, d'accorder de la crédibilité à la valeur jugée par ce processus critique.

Donc, eh oui, la critique est dépendante elle-même de la critique.

Paradoxal ? Pas vraiment.

Puisque tout tourne alentour d'une valeur accordée, c'est donc d'une transaction qu'il s'agit.
Oh attention, par transaction j'entends: ''une interaction qui fait passer un élément X d'un état A à un état B à la suite d'une ou plusieurs opérations provoquées par un élément Y''. Désolé, pas de lien pour celle là, je viens de la pondre.

En d'autres termes: la critique a pour but ultime de faire changer quelque chose. D'influencer, de porter à l'action, au mouvement.

Une critique qui n'atteint personne (nul part, ni dans le temps ni dans l'espace) est une critique qui n'a aucune valeur.

À l'inverse, une critique qui porte au mouvement (à la discussion, à l'achat, à la découverte, à la réflexion de, etc..) est une critique qui a de la valeur pour autrui. À noter que le terme ''valeur'' est neutre ici. Ni positif ni négatif, ni grand ni petit. L'indifférence étant la réelle valeur ''zéro''.

Donc, la critique est une mesure continuelle de valeur et entièrement bidirectionnelle; ''je mesure et t'accorde de la valeur parce que j'aime ta façon de mesurer la valeur''.

Celui qui l'émet peut décider de n'accorder aucune valeur à ceux qui critiquent sa propre critique, donc sa valeur n'est pas dégradée de son propre point de vue.

À l'inverse, l'émetteur peut baigner dans l'insatisfaction la plus complète si un million d'individus accordent de la valeur à sa critique sans que le critique accorde de la valeur à la capacité critique de ce million d'individus.

vendredi 16 juillet 2010

Échange.

Un réflexe de plus en plus fréquent que l'on peut voir de nos jours: la mode de l'achat local.

Propulsé par le courant maintenant quasi-religieux de l'environnement, on glorifie l'achat local, celui qui, à première vue, est le moins polluant, le moins destructeur et le plus intelligent en fin de compte.

Savez-vous ce que c'est, vraiment, la glorification de l'achat local ?

C'est du protectionnisme. Rien de moins.

Caché sous les apparences d'une noble cause, il n'en reste pas moins que le pattern de base est de couper les échanges extérieurs pour se concentrer sur les échanges intérieurs.
Et ce mode de pensée n'a pas de réelle limite... Tu peux ''acheter local'' dans le grand pays Canada, tu peux ''acheter local'' dans la province de Québec, tu peux ''acheter local'' dans ton village et tu peux pousser le principe jusqu'à encourager seulement ceux de ta famille, voire même tenter de tout faire toi-même...

Bottom line, c'est un repli sur son nombril et les mousses qui l'entourent.

Le gouvernement le fait, en voulant créer des jobs locales, même si cela revient plus cher en fin de compte. Les gens le font, avec l'intention de protéger l'environnement. Les compagnies tentent d'aller dans ce sens, parce que suivre la mode c'est s'assurer une clientèle.

Et pourtant, c'est parfaitement contraire à la notion d'échange mondiale et égalitaire. C'est complètement à contre-courant de l'irréversible tendance qui, grâce à internet, rend la planète de plus en plus petite, sans frontière et accessible.

Si tu encourages quelqu'un naturellement, c'est à dire qu'au delà de la partisanerie, c'est vraiment le meilleur choix possible, alors c'est parfait. La sélection naturelle va suivre son cours normal et le ''meilleur'' va survivre au détriment du ''pire''.

Si, au contraire, l'encouragement est artificiel et intéressé autrement que pour ses qualités intrinsèques, alors c'est l'erreur.

C'est une erreur parce que si toute la planète agi ainsi, l'ensemble du système s'effondre. Et là, attention! Je ne parle pas seulement du (démonisé) système capitaliste!

Notre société est basée sur sa capacité d'échange. Il est normal, donc, de ''perdre'' quelque chose lorsqu'on donne quelque chose. De la même façon qu'un retour de balancier est possible, espéré et essentiel au système.
...C'est de l'échange, après tout... C'est ce qui assure le mouvement...

Si tu bloques la sélection naturelle d'un produit ou d'un service, offert par un étranger, au profit d'une solution locale mais moins pertinente... C'est certain qu'un cercle vicieux risque de s'installer... Les pays de la planète entière vont se replier et vouloir fermer les écoutilles.

Blocus des échanges. Blocus du mouvement.

Les économistes connaissent bien ce cercle vicieux. Les Japonais en connaissent les conséquences. C'est l'un des plus dangereux cul-de-sac qui soit, économiquement ET socialement.

Tu ne peux pas, d'un côté, être offusqué par la pauvreté dans le monde, et de l'autre côté empêcher les gens pauvres du globe de tirer profit du flot d'échanges mondial. C'est incohérent, absurde et insensé.

Nous sommes toujours bien généreux tant que ça ne touche pas notre survie. Mais lorsque c'est le cas, notre égoïsme animal prend immédiatement le dessus.

Et pourtant... C'est la solidarité entre les individus qui répare le mieux les bavures causées par l'individualité.

Là, c'est le moment de l'histoire où je vais vous parler de Jésus, notre sauveur.
hahahaha! Gotcha! Allez! Bon vendredi :-)

jeudi 15 juillet 2010

Futur.

Je me suis souvent intéressé à la futurologie, qui sans être considérée comme une science, est fascinante à explorer.

Je vais donc, de temps à autres, m'improviser futurologue, ici, sur ce blogue. En essayant de garder mon sérieux!

Mais attention! Aucune boule de cristal, carte de tarot ou appel à frais virés chez Jojo Savard. Non, non, juste des observations intuitives mais logiques.

Tiens, commençons avec les données numériques.

Je pense que nous perdrons énormément de données, d'information, de traces et de témoignages de l'époque que nous vivons en ce moment. C'est à dire l'éclosion d'internet et du tout-numérique en général.

Alors qu'un livre imprimé peut traverser des siècles sans trop de problèmes, la fiabilité physique des disques durs, mémoires flash et CD/DVD est moins certaine. L'intérêt des gens pour la conservation des données l'est encore moins, fiable...

De plus, face à la quantité monstrueuses et grandissante de données dans le monde, nous en diminuons forcément toute la valeur. La valeur même du contenu est diluée.

Chacune des photos sur un rouleau argentique de 24 poses a plus de "valeur" que chacune des photos d'une carte mémoire bourrée avec 1367 prises mitraillées par une caméra numérique.
Une carte de vœux imprimée, même insignifiante, a plus de "place" qu'un simple courriel perdu au fond d'une boite de réception.

Donc nous protégeons moins le contenu, généralement parlant.

À cause, à la fois; de la disparition graduelle du support physique, et de la quantité grandissante de contenu à traiter, du faible intérêt de conservation et de la facilité de s'en débarrasser.

Nous avons les outils pour penser à l'avenir et garder notre trace, mais peut-être vivons-nous seulement en fonction du moment présent. Plus que jamais auparavant.

mercredi 14 juillet 2010

Blogue. Analyse #7

Avec le temps, j'ai compris au moins une chose au sujet des blogues: le rythme de sortie des billets est très important.

Trop de temps laissé entre les billets est néfaste parce que le rafraichissement de contenu est insuffisant pour avoir le goût d'y revenir régulièrement.

Trop de billets lancés à la suite de l'autre dans un court laps de temps n'est pas mieux non plus parce que les billets sont immédiatement ''écrasés'' par les plus récents. Il faut donc laisser un minimum d'espace-temps pour chacun d'eux.

J'en suis venu à la conclusion que la meilleure stratégie est de lancer le plus régulièrement possible les billets. À intervalles réguliers et même à des heures et des jours de semaine où c'est le plus approprié pour chaque thème ou sujet, en fonction de qui va lire et de ce sera lu.

En utilisant l'option de planification, disponible sur certaines plate-formes, dont celle que j'utilise (Blogger). Il suffit de rédiger son billet puis de prévoir sa date et son heure de publication. J'ai donc, en ce moment même, plusieurs textes déjà rédigés et prêt à paraitre, puis quelques brouillons qu'il me reste à réviser.

Comme l'inspiration du moment et le temps libre ne laisse pas toujours la possibilité au blogueur d'être en mesure de pondre des billets à intervalles réguliers, c'est une méthode très efficace pour le faire, en ayant une ''banque de textes''.

Le principal bénéfice de cette stratégie est de fidéliser les lecteurs.

En effet, si je sais qu'un blogueur que j'aime lire me garanti du nouveau contenu de façon régulière, j'ai toutes les raisons du monde de l'ajouter dans mes favoris pour aller y jeter un coup d'oeil de temps à autre. Je vais savoir à quoi m'attendre. Je n'aurais pas l'impression de perdre mon temps en y allant.

L'expérience est déjà amorcée de mon côté, et je compte offrir un minimum de 2 nouveaux billets par jour. Vous êtes en train de lire un billet qui a été planifié pour diffusion le 14 juillet à 7:00 (alors que je fais dodo) et dont je rédige cette ligne à 23:16 le 12 juillet.

lundi 12 juillet 2010

Blogue. Analyse #6

On m'accuse souvent de détester les blogs.

Je plaide coupable.

J'en ai parlé souvent ici, dans mes ''Blogue.Analyse #'s'' et je continuerai à décortiquer cet outil de communication web, sans m'enfarger dans les bytes du tapis.

Mais il y a des trucs chouettes, aussi, à propos de la plate-forme blogue. Eh oui.

Comme par exemple, la forte tendance intrinsèque du format au langage qualifiant.
C'est à dire que seuls ceux ayant des points communs et intérêts partagés avec le blogueur seront portés à communiquer avec lui. Éliminant de facto quasi tout ''intrus'' qui ne permettrait pas une communication efficace et mutuellement enrichissante.

En d'autres mots: qui se ressemble, s'assemble.

Si vous ne vous intéressez pas à mon blogue, c'est aussi probablement parce que j'en ai rien à cirer de vous. Ceci est valable à une seule et unique condition*...

Un blogue, à la limite, c'est presque une bouteille jetée à la mer. Qui sera potentiellement trouvée par quelqu'un démontrant assez d'intérêt pour en faire quelque chose, de ce message lancé de nul part..

Le danger, c'est l'isolation. L'attente du bateau qui vient te rejoindre sur l'île déserte peut être longue. C'est alors que tu peux te mettre à détester cette île, décidément trop tranquille, en employant des moyens pour plaire et intéresser à tout prix. Délaissant, fatalement, le côté langage qualifiant pour tenter d'attirer des gens, juste pour attirer des gens. Juste pour te prouver que tu existes. Encore. Ou vraiment.

Puis, un moment donné, tu as tellement tout fait pour attirer l'attention, qu'une station balnéaire a été construite sur ton île-maintenant-pas-déserte-du-tout. Les gens squattent sur ta plage, dans ta jungle et même dans ton hamac.

Une des plus grandes (et des seules) forces du format c'est de contrôler son contenu, ce que l'on veut projeter, qui l'on veut viser exactement comme participants-lecteurs.

La tentation de la corruption est forte. Mais si on y cède, la démarche entière devient futile.


* comme pour un blogue ou n'importe quelle approche sociale, virtuelle ou non, c'est la responsabilité de l'émetteur d'être vrai.
S'il n'est pas lui-même, sincère, et s'il n'exprime pas précisément ce qu'il veut, ce qu'il est.... il n'a aucun droit d'affirmer que les autres ne le comprenne pas correctement. Vaut mieux une poignée de relations de qualité qu'une centaine de connaissances superficielles et insatisfaisantes.

dimanche 11 juillet 2010

Miles. Pangaea.

Je vous ai déjà parlé du côté plus obscur de Miles Davis.


J'ai récemment acheté un album double: Pangaea.


Je vous laisse découvrir le début de cet album assez ''rock n' roll''.


Lettre d'une lectrice #4

Une lectrice m'envoie cet appel à l'aide:


'' Depuis que tu as ouvert ton blogue, mon chum passe sont temps à le lire et à peser frénétiquement sur ''refresh'' jusqu'à ce que quelque chose de nouveau apparaisse. Nous ne faisons plus l'amour. Nous ne sortons plus. Il porte la barbe. Je capote. Que faire ? ''


Le problème, et je plaide coupable encore une fois, c'est que lorsqu'un lecteur psychotique trouve blogueur à son pied, il risque de s'y attacher comme une camisole de force.
Ton chum m'appartient désormais. Je possède son âme, son coeur, son esprit et son laptop.
Le seul moyen de t'en sortir, c'est de partager sa nouvelle passion. Consacrer une heure par jour au blogue de aevus est une activité de couple recommandée par les spécialistes.
Tiens, à ce propos, tu pourrais m'aider à préparer un billet qui plaira à la gente féminine ? J'ai pensé à une analyse approfondie sur le service à la clientèle des comptoirs de cosmétiques. Qu'en penses-tu ?

Radiohead. Spinning plates.

Peut-être vivez-vous aussi sur une lointaine exoplanète
... et n'avez jamais entendu parler de Radiohead ?

Ce groupe est considéré par plusieurs comme le plus créatif ever launched on earth.

Et, franchement, je manque un peu d'argument pour les contredire. Ils ont su vendre plus de 30 millions d'albums dans le monde, tout en restant impeccablement intègre artistiquement.
De plus, sauf erreur, ce sont les musiciens qui ont le plus popularisé l'utilisation de la ''musique électronique'' dans de la musique qui, à la base, se veut ''non-électronique''.

Des pionniers, quoi. De la trempe qui transforme le paysage musical à jamais.

Des albums comme Amnesiac et in/Rainbows, ca commande le respect.


samedi 10 juillet 2010

Blogue. Analyse #5

J'essai de connaitre mes voisins, les blogueurs. Ces milliers d'inconnus qui laissent une trace sur le web.

Je surfe un peu partout et, consternation! Le manque de blogue de qualité est frappant. Parfois le potentiel est là, mais le blogueur ou la blogueuse semble avoir manqué de jus pour poursuivre l'expérience. On consulte les dates d'entrée des billets... Puis on se rend compte que le blogue a été abandonné. En fait, souvent, il n'a jamais été prit au sérieux. Sûrement parce que ça n'a rien de sérieux, un blog ?

Or, si du contenu n'est pas apporté régulièrement sur le blogue, c'est impossible d'amasser une ''clientèle''. Les gens vous oublieront. La ficelle d'intérêt entre un lecteur et un blogueur est très fragile.
Il y a tellement d'autres choses à faire pour une personne que d'aller sur un blogue y lire des trucs souvent personnels et à l'intérêt limité... Comme par exemple aller manger un yogourt glacé, ou nourrir Gérald, son poisson rouge.

C'est vraiment une micro-business, un blogue. Plus aucun doute n'est permis. C'est, au début, un tout petit bébé kiosque perdu dans une foire immense, où les gens passent souvent sans même regarder ce que tu as à offrir. Puis, avec de l'effort soutenu, 1, 2 puis 3 personnes s'arrêtent un instant pour en savoir plus. Les autres passants voient qu'un groupuscule s'arrête à ton petit kiosque, se demandent tout à coup ce qu'il peut bien y avoir d'intéressant.
Si l'intérêt n'est pas gardé bien en vie, le groupuscule se disperse et puis tout est à recommencer.

Qu'est-ce que tous ces kiosques ont à vendre ?

Des babioles ou des trucs utiles ?

jeudi 8 juillet 2010

Lettre d'un lecteur #4

Un autre blogueur, que je plogue avec fougue, nous fait part de ses craintes:

''J'ai vu une voiture perdre une roue devant moi juste en embarquant sur l'échangeur turcot ce soir. C'est déja épeurant de rouler sur turcot quand les voitures ont toutes leurs roues...''


Pour les Belges qui nous écoutent, sachez que l'échangeur Turcot est un tronçon d'échangeur d'autoroutes fabriqué en Chine durant la dynastie Beding qui a été expédié par dos de chameaux à Montréal pour nous servir de divertissement durant la fermeture hivernale de La Ronde.

Les Québécois y sont très attachés. Plus que ses morceaux de béton en tout cas.

Le gouvernement en place, toujours prêt à divertir les citoyens, se propose de célébrer le cinquantenaire de la structure en la rénovant au grand complet. Projet dont nous savons peu mais qui risque d'être réalisé d'ici une dizaine d'années.
Pour vraiment célébrer en grand, tous les ans, le ministère du transport du Québec fera en sorte d'ajouter des difficultés au Grand jeu Turcot; source de divertissement quotidien pour des milliers d'automobilistes de plus en plus habiles.

L'idée est de décerner en 2020 La Coupe de Roue au seul automobiliste restant. Celui ayant réussi à braver tous les dangers, tous les obstacles et toutes les épreuves ajoutées au fil des ans.

En 2012 on prévoit fermer définitivement une voie complète sur 1 km, mettre des cônes de façon aléatoire sur la chaussé pendant la nuit et ajouter une dizaine de nid de poules avec une profondeur réglementaire de 50cm au minimum.

En 2013 on prévoit fermer les voies, mais en alternance tous les 100 pieds. Il y aura un endroit, au dessus de la 20 dans une courbe avec une ouverture béante dans le garde-fou. Si vous n'y prenez pas garde en zig-zaguant entre les voies, les autres voitures, les cônes ou les nids de poules, vous faites une chute de 70 pieds + 23 points d'inaptitudes. Des pièces détachés de voiture seront régulièrement dispersés un peu partout.

En 2014 on corse un peu les choses. Il y aura de la construction 24 heures sur 24 sept jours sur sept. Une journée par semaine (choisie au hasard), tous les taxis de l'île seront invité à venir se parker sur Décarie. Si vous quittez votre voiture en plein traffic, votre voiture sera compactée dans un centre de recyclage, votre maison vendue en enchère et votre chien euthanasié. Ne passez pas go et ne réclamez pas 200$. Munissez-vous d'une bonne réserve de bouteilles d'eau, de bars énergétiques, de votre rasoir et d'une brosse à dent. Des bénévoles passeront tous les 2 jours pour remplir les réservoirs d'essence des voitures prises dans le traffic.

En 2015, question de garder le thème animalier si cher aux enfants, les nids de poules sont tous changés pour des dos d'ânes. La plupart avec des clous. Des tireurs d'élite embusqués sur les ponts au dessus de Décarie tireront sur tout véhicule roulant à moins de 66km/h et dépassant 70km/h. L'utilisation d'un véhicule blindé à chenille est fortement recommandé durant la nuit, ou des gangs de rues s'amusent à jeter des cocktails molotov. La caméra du photo-radar sur la 15 sud près du pont Champlain sera remplacée par un lance-roquette. Laissant une montagne de débris que le département de la voirie peine à nettoyer.

En 2016, les éliminatoires commencent. Des blocs de béton armé sont, à tout moment, catapultés sur l'échangeur Turcot qui n'a plus qu'une structure chancelante pour supporter un débit de traffic de plus en plus compacte.
La plupart des automobilistes ne portent plus de ceinture de sécurité, question d'accélérer l'ouverture du parachute obligatoire en cas d'effondrement. Le système d'égoût de la ville de Montréal - aussi en profonde restructuration - est complètement détourné vers Décarie pendant les canicules d'été. Rendant difficile la conduite dans le traffic, de plus en plus dense et gluant, où l'utilisation de l'air climatisé est désormais interdite sous peine de lapidation. C'est la seule année où l'odeur de corruption dans la ville est masquée par autre chose.

En 2017, grève sauvage des syndicats. Aucune circulation possible en voiture, sauf par le métro où les billets aller-simple trouvent preneurs sur le marché noir à 300$ l'unité, dépassant pour la première fois le prix d'un billet pour aller voir le club de Hockey du Canadien.

En 2018, reprise de la circulation. La grève ayant laissé le circuit routier dans un triste état, les travaux redoublent, les dos d'ânes remplacés par des mines anti-personnelles et des clous sont déversés partout sur les accotements. Impossible de s'arrêter en cas de panne. D'ailleurs, si vous tombez en panne, le suicide est l'option la moins douloureuse. Remplacez la brosse à dent par une capsule de cyanure et les bars énergétiques par des munitions de gros calibres. Principalement pour les gangs de rues, qui ont maintenant installés des campements entre Queen-Mary et la sortie pour la 720.

En 2019, tout véhicule non-muni d'un lance-flamme rotatif ne passe pas l'inspection de la SAAQ. La surveillance aérienne de la SQ est constante, tout contrevenant est dynamité sans sommation. Tous les automobilistes encore vivant doivent repasser leur examen de permis de conduire en sortant à mains nues leurs véhicule d'un marécage, pour la partie pratique et en terminant en moins de 10 minutes le jeu Doom III, pour la partie théorique. Le film Mad Max ressortira cette année là en 4D super Imax dolby 17.3. Il reste une demi-voie de 120cm de largeur sur l'échangeur Turcot, l'autre est trouée comme une passoire. Aucun garde-fou. Il faut y passer en roulant en équilibre sur 2 roues tout en évitant les fils barbelés. Les gangs de rue ont installés un péage tout juste après la sortie Jean-Talon. Ils n'arrachent habituellement qu'un bumper avant de vous laisser partir. Le pont Champlain est propriété des amérindiens Mohawk. Il faut payer son passage en achetant pour 200$ de cigarettes. Un 5 pièces à Montréal coûte désormais 20,000$, contre un demi million au Saguenay.

en 2020, il restera environ 6 ou 7 automobilistes dans toute la région Montréalaise. Seuls les aéroglisseurs ou les véhicules pouvant voler pourront traverser l'échangeur Turcot, qui ne tient plus que sur quelques échafaudages. L'autoroute Décarie est transformé en marais. Instantanément déclaré zone protégée par les militants pour l'environnement. C'est aussi l'année d'inauguration du nouvel échangeur Turcot, qui aura été reportée d'ici là en 2036, avec un budget passant de 4 milliards à 54 milliards et une réduction à une voie. Qui sera une piste cyclable, construite sur des pilotis en plastique recyclé.

mardi 6 juillet 2010

Woob.

J'ai déjà payé 100 dollars pour un album de musique.

Eh oui. Un seul CD. Ce truc en polycarbonate qui ne vaut plus un clou pour la plupart des accrocs aux MP3, torrent et iTunes...

J'ai quelques excuses, cependant:
Premièrement c'est un album collector, qui gardera une valeur certaine pour les vieux collectionneurs nostalgiques. Deuxièmement, c'est difficile à trouver sur le web, spécialement en version sans perte pour l'audiophile impénitent que je suis. Et, finalement, la curiosité d'entendre le travail de Paul Frankland, sur cet album mythique du label EM:T, à eu le dessus sur moi.

Je n'ai jamais regretté mon achat par la suite. Cet album est une véritable perle cachée. Un voyage musical, très cinématographique, atmosphérique, ambiant... C'est la trame sonore d'un film qui n'existe que dans votre esprit.

En voici le commencement:


dimanche 4 juillet 2010

Bl_gue.

Gros changements sur ce blogue aujourd'hui.

Face à la pression du tiers de mes lecteurs, c'est à dire Michel, j'ai décidé d'enlever un des seuls fun-factor du format blogue: la modération arbitraire et despotique.

Donc, du coup, le blogue perd une de ses lettres de noblesse. Comme vous voyez.
Faut dire que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de me servir de mon pouvoir. Même pas une seule fois. J'ai des lecteurs disciplinés et cruellement pertinent... Que voulez-vous que je fasse ? Je comprend maintenant pourquoi les militaires virent fous avec les armes de destruction massive; ça doit être terrible de ne jamais pouvoir l'essayer!

Par contre, pour compenser la perte du power-trip*, j'ai dû agir. Et vite à part ça.

Dès maintenant, vous allez pouvoir suivre à la trace les 14 derniers commentaires, c'est à dire environ 2 semaines en période de pointe et jusqu'à 6 mois pour la saison morte.

* Prière de noter que j'ai toujours en ma possession le pouvoir d'assassiner en douce n'importe quel commentaire. Comme ça, pouf! Ça fait un petit velours, hein ?

vendredi 2 juillet 2010

Destination: Objectivité.

Je parlais ici de l'objectivité en audio.

Tentons maintenant d'y voir plus clair. En y allant par étapes.

Je crois qu'inconsciemment j'ai une certaine attirance vers la musique électronique parce qu'elle est moins dépendante du processus de prise de son que ne l'est le rock ou la musique classique, par exemple. D'un point de vue purement mélomane, j'aime aussi la musique électronique, bien sûr.

D'un point de vue audiophile, force est de constater que l'expérience avec le rock ou la musique classique est loin d'être hallucinante, en général.
Pour le rock, c'est souvent le phénomène de compression qui tue toute la patente et au niveau musique classique, c'est la difficulté à reproduire à la fois l'énergie fulgurante et la finesse d'un orchestre. Le système de reproduction, incluant l'enregistrement, sature très vite et manque de réalisme.

Déjà, les trucs comme le jazz (moins exposés à la saturation) sont plus facilement enjoyable. Ne vous surprenez pas si je switch du français à l'english; j'habite Montréal downtown, ville notoirement bilingue. Bref, le type de musique peut limiter le potentiel audiophile. Je le crois en tout cas.

Ce que je trouve particulier avec la musique ''électronique'' (qui touche aussi le rock, le jazz et même la musique classique, bytheway...) c'est qu'il est possible (mais pas systématique) d'éviter le processus classique de prise de son.

Nous assistons probablement à l'équivalent de l'éclosion du CGI mais en musique.

C'est à dire qu'au lieu du Computer-Generated-Imagery, qui a complètement changé le visage du cinéma à jamais, et du même coup notre degré d'expérience visuel, il y a ce CGS, Computer-Generated-Sounding qui nous pend au nez.

Vous savez comment les gros studios hollywoodiens se sont cassés la tête à fabriquer à gros frais des décors, des costumes pis des bébittes mécaniques ? La plupart du temps avec des résultats franchement tristes...

Vous vous rappelez aussi comment les premiers effets spéciaux avaient l'air encore plus ridicules que les décors en cartons pâtes ?

Puis maintenant... Les trucs hyper-réalistes vus au cinéma sont devenus communs. Oh bien sûr, les techies trippent encore à vouloir du plus vrai que vrai, mais la majorité des gens y croient déjà, à ces illusions visuelles là. C'est crédible déjà, tel quel.
Des améliorations techniques sont encore possibles, certes, mais la qualité intrinsèque du film n'est plus en jeu à cause de décors cheap et peu crédibles, comme c'était le cas autrefois, il n'y a pourtant pas si longtemps.

Je pense que la même chose se passe au niveau musique/audio. Je pense que le processus des prises de son (et compromis compensatifs) est l'équivalent du cassage de tête des décors en carton-pâte et des monstres mécaniques; c'est un mal évitable. La technologie permettra de l'éviter.

Cependant, beaucoup de difficultés attendent le CGS en comparaison avec le CGI.

Premièrement, la demande.

Il avait un besoin très net au niveau CGI, alors que le besoin du CGS est pas mal moins évident. En effet, les gens portent attention à ce qu'ils voient plus qu'à propos de ce qu'ils entendent. C'est comme ça.
De plus, un son moins réaliste est moins dommageable pour le contenu qu'une image moins réaliste.

Deuxième obstacle majeur: la complexité technique.

Là où une image peut être copiée, avec une référence visible et facilement comparable side-to-side, l'extrait sonore peut être extrêmement difficile à créée de toute pièce, from scratch, puisqu'il est impossible de comparer side-to-side avec une ''vraie'' version.

En effet, il est possible d'avoir deux images simultanément devant soi, pour une comparaison rapide et efficace, mais il est virtuellement impossible d'avoir simultanément deux sons en même temps sans qu'un empiète sur l'autre.

Et ce dernier point est très important. C'est une différence majeure.

La mémoire auditive entre en ligne de compte. Et là où une sonorité le moindrement complexe intervient, c'est le gros défi qui se pointe le nez si l'on veut comparer, analyser et s'ajuster... Pour finalement s'aligner correctement et créer une ''copie'' sonore crédible.

Bref, une équipe de Pixar prend 2 ou 3 ans pour faire un long-métrage d'animation créé de toute pièce, mais je crois qu'une équipe semblable devant reproduire une symphonie ou un show rock en aurait pour au moins 20 ans!

Et advenant une source ''parfaite'', seule la moitié du problème serait résolu. La partie reproduction devrait suivre.

Avons-nous l'équivalent de l'écran IMAX 3D pour l'audio ? Rien n'est moins sûr.

jeudi 1 juillet 2010

Le défi de l'objectivité.

Désolé, cher blogue, de t'avoir laissé pratiquement à la dérive cette semaine. C'est comme ça, parfois c'est le manque de temps et parfois le manque d'inspiration.

Mais voilà que de l'inspiration, j'en ai eu. De ma cher gang d'audiophiles, ce coup là.

Pour faire une histoire courte aux non-initiés, sachez que dans le domaine des produits de consommation, les systèmes de son, appareils haute-fidélité, conçus pour plaire aux audiophiles (ou mélomanes) provoquent toute sortes de tortillages pas toujours le fun pour le consommateur. Dans certains cas, c'est borderline de la fraude. Oui, oui, vraiment.

Ce qui sauve les ''fraudeurs'' d'une semaine ou deux en tôle ?

La subjectivité.

Eh oui. Cette vilaine subjectivité.

La même qui est responsable des sempiternels: ''tous les goûts sont dans la nature, ils ne sont pas à discuter, chacun son truc, ça dépend des points de vue, c'est juste mon opinion et elle vaut n'importe laquelle, c'est une question d'émotion, moi j'aime ça c'est tout baon'' etc.. etc..

Bref, super cool pour faire de la fuite en avant, esquiver une discussion sérieuse entre pseudo-intellos lors d'un 5 à 7 ou pour bullshiter n'importe qui à propos de n'importe quoi....
Mais vachement casse-pieds pour prendre une décision. Dans le genre dépenser le prix d'une bagnole pour l'achat d'un système de son. (yeah, i know... sounds crazy enough just now).

Comment se débarrasser de la subjectivité dans l'équation ?

Well, not an easy task. Pourquoi ? Eh bien, l'audio est quelque chose de complexe à mesurer avec les outils actuels et est dépendant du sens de l'ouïe. Sens potentiellement moins ''objectif'' que celui du toucher et du regard. (c'est pas le sens du regard pour vrai, c'est juste pour te faire rire.)

Or, sans système de mesure fiable, point de référence. Sans référence, adios objectivité.

Il faut donc rechercher un moyen d'avoir une référence fiable. Fiable pour le maximum d'individus. Vous savez là ? Comme un tape à mesurer qui, en système métrique ou impérial, saura donner l'heure juste à tout le monde..


Ultimement, la seule référence fiable que nous ayons c'est notre système auditif. L'ultime instrumentation qui capte les ondes acoustiques pour les transmettre à notre cerveau sous forme de signaux électriques.

Or, même cet instrumentation là n'est pas fiable, puisque variable d'un individu à l'autre, comme le prouve les travaux commencés par Fletcher et Munson.




Mais, avant même de creuser aussi loin, même si nous prenions comme référence une moyenne de 100,000 individus testés (et ayant une ouïe non-défectueuse) pour définir ce que les gens entendent... et que nous pourrions nous entendre (!) sur ce point de départ, nous resterions pris avec des défis colossaux.

Dont la prise de son. Lors d'un enregistrement.

Si un transducteur (haut-parleur) est physiquement limité (dynamique, précision, niveau SPL, tonalité) il en est de même pour un microphone. Les deux fonctionnant sur le même principe.

La capture d'une expérience sonore est en soit un aussi grand défi que sa reproduction. Or, l'audiophile moyen n'a aucun contrôle là dessus. Et l'enregistrement fait partie intégrante de ce qui est présent lors d'une reproduction sonore; c'est la source.
C'est la source de la source. Ce que l'audiophile appelle la source (lecteur CD, table tournante, etc..) ce n'est pas la vraie source.

Non. Il ne remonte pas assez la rivière, l'audiophile moyen. Trop occupé dans son petit bassin d'eau, qu'il est.

En fait, la source c'est plus loin. Plus loin même que cet enregistrement sur support (vinyle, CD ou autre), plus loin que l'ingénieur de son sur sa console en train de préparer cet enregistrement, plus loin que ça.

La source c'est cette trompette. Celle là même qui est dans ce vieux bar de la Nouvelle-Orléans. Celle qui va jouer à 22:34, devant cette 3e chaise à gauche de cette table là.. Oui oui celle là. Celle qui pourrait te donner les frissons que tu recherches. Celle qui va te connecter pour toujours avec ce musicien.

Tu SAIS que si tu la prend en take-out, cette trompette va goûter le réchauffé une fois à la maison. Tu le sais. Mais c'pas grave. Tu veux prendre un take-out pareil. Parce que, putain de bordel, elle est trop bonne cette foutue trompette!

Or, y a plusieurs moyens pour scrapper un take-out. Et peu de moyen pour trouver un take-out assez bon pour ne pas scrapper la mémoire de ta trompette.

Et si tu deviens trop subjectif, trop émotif, tu vas échapper le sac du take-out, pogner les nerfs pis le foutre dans le micro-onde à réglage ''pop corn''.

L'objectivité et toute cette technique et méthodologie scientifique -assommante pour certains-, c'est le préparatif nécessaire et inévitable pour que, par la suite, ce moment capturé et mis en boite soit véritablement appréciable.
http://www.wikio.fr