mardi 17 août 2010

Société.

Quelques réactions après la parution du billet '' Capitalisme ''.

Je n'avais pas prévu faire une suite ou '' Capitalisme: analyse #2 '' de ce billet et je n'en ferai pas non plus. Je tente d'explorer un sujet connexe et je nomme donc ce nouveau billet '' Société ''. Voyez d'ailleurs la wiki-définition du terme, qui englobe beaucoup de sujets.

'' La société (du latin socius : compagnon, associé) est l'« ensemble des modèles d'organisation et d'interrelation, des individus et des groupes, des associations, des organisations et des institutions qui concourent à la satisfaction concertée des besoins de la collectivité.» (Joseph Fichter) ''


Donc, voici quelques unes des réactions que j'ai reçues jusqu'à présent, suivies de mes réponses:


Citation provenant du billet:

" Celui qui est riche l'est parce que la société a décidée que la rétribution pour les efforts faits par l'individu méritaient telle ou telle récompense monétaire. "


Réaction de PierreG:

''Je pense que ce n'est plus vrai rendu à un certain niveau de rétribution. Je parle des banques et aux grandes sociétés. Les salaires, bonis et autre avantages sont à mon avis (et pour plusieurs aussi) démesurés. Je crois qu'à ce sujet le système dérape....et pas à peu près. Je ne pense pas que ce soit la société qui décide de la rétribution ici....et même pas la plupart des actionnaires.''

C'est tout simplement la loi de l'offre et de la demande qui agi, à ce moment là.

Prenons un sujet perçu plus positivement, disons, que les présidents de sociétés et les banquiers: les sportifs professionnels.

De mon point de vue purement personnel et subjectif, je trouve que la société dérape lorsqu'elle décide de rétribuer des millions de dollars pour un individu qui participe à la glorification d'exploits physiques, alors que les exploits intellectuels devraient être tout autant récompensés sinon plus.

Mais, visiblement, dans la société où je vis, mon point de vue est (très) minoritaire.

Est-ce, seule, la responsabilité des propriétaires d'équipes sportives que ces contrats millionnaires accordés à gauche et à droite ?

Bien sûr que non.

Du point de vue du proprio, c'est une question de survie. Il doit se battre contre les autres équipes (corporations) qui veulent -aussi- gagner le championnat. Quête de victoire fortement appuyée par une large part de la population. Il doit alors accepter le fait que la demande excède l'offre et que les meilleurs athlètes du monde font l'objet de surenchères.

S'il veut avoir la meilleure équipe, il doit en payer le prix. Ne pas tenter d'avoir la meilleure équipe l'expose inévitablement à des problèmes de survie.

Exactement le même principe s'applique pour les cadres supérieurs. Les meilleurs sont difficiles à trouver... et à garder. Si vous le voulez dans votre équipe, vous devez l'attirer avec quelque chose de plus tentant que la compétition.

Si vous êtes 10 millions à faire votre métier et que vous le faite de façon correcte, mais sans vous démarquer des autres, vous n'avez rien à proposer de plus pour faire monter votre valeur. Si, en plus, le marché dans lequel vous êtes ne justifie pas de dépense supplémentaire, votre valeur plafonnera.

Les cadres supérieurs qui ont une grande valeur sur le marché offrent donc précisément la même chose que les grands athlètes, les chanteurs vedettes et les stars de cinéma: quelque chose de rare et de très en demande.

C'est définitivement la société qui provoque cette demande... et qui doit vivre avec la rareté de l'offre.



Une réaction de Stoïk:

''J'aime bien l'analogie avec l'informatique. Sauf que ce n'est pas l'utilisateur le plus gros problème à mon avis, mais bien qu'il y a une petite bande de fins fineaux qui se gardent le code source du système d'exploitation pour eux seuls, afin de s'en mettre plein les poches.

À quand une version Linux du système capitaliste?
''


L'utilisateur c'est AUSSI celui qui code, dans l'analogie.

En fait, c'est les systèmes socialistes/communistes/monarchiques qui se gardent le code source, justement.

Encore une fois, impossible de jeter le blâme sur les autres alors que les outils sont accessibles à tous les individus venant d'une génération/lignée/société qui a été placée en situation de force par sélection naturelle.

C'est l'incapacité des individus (et le manque d'effort pour apprendre/faire) qui est à blâmer.
L'exemple de la plateforme Linux démontre précisément que n'importe qui se donnant la peine peut coder pour ses propres besoins.
Les "fins fineaux", comme tu dis, détiennent seulement une situation de pouvoir, fatalement temporaire et révocable, accordée par les autres individus.

Aucune situation de pouvoir n'est éternelle, comme l'histoire nous l'a constamment démontrée...




Suite de la réaction de Stoïk:

'' Un système parfait devrait inclure tout ceux qui font les efforts nécessaires pour être dedans
et quand t'es dedans, tu devrais pouvoir contribuer à son évolution. Mais ce n'est pas ça qui se passe, le code source du système est hautement protégé. En protégeant le code, l'élite maintient artificiellement un rapport de force avec les autres membres, ce qui est à mon avis injustifiable. Ils devraient être expulsés du système juste pour ça, avant qu'ils ne le fassent tomber eux-même par leur cupidité. Ce que je veux surtout mettre en lumière est que le système capitaliste a des fondations que seule une élite mondiale peut modifier, laissant à tout le reste du monde que la possibilité de se greffer en périphérie du "noyau" du système. ''


La seule référence crédible de "système parfait", si une telle chose existe, c'est la nature.

Et dans la nature, même si les gazelles font des efforts pour ne pas se faire bouffer par les tigres, elles peuvent se faire bouffer quand même. Et si un jour toutes les gazelles se font bouffer et que la race s'éteint, alors c'est que les efforts n'auront pas étés suffisants pour assurer la survie de la race. Point à la ligne.


"L'élite mondiale" est en relation directe avec le mécanisme de sélection naturelle. Le plus fort l'emporte et le plus faible se fait éliminer. C'est le seul et unique moyen d'assurer la survie de la société par l'évolution et la continuité.
Si tu restes en périphérie, c'est que tu choisis de le faire. Peu importe l'excuse que tu donnes.


La fascination vis-à-vis le concept du héros tient précisément à l'idée qu'un individu puisse affronter une situation d'apparence insurmontable, de manière individuelle, et vaincre.

''Selon les cultures, un héros est un demi-dieu, un personnage légendaire, un idéal, un surhomme ou simplement une personne courageuse, faisant preuve d'abnégation.''


Le seul fait d'exister t'assure de contribuer à l'évolution, généralement parlant. Et ta mort, également, sert de contribution. À titre d'avertissement pour tes semblables, en vue de corrections futures, ou de "nourriture" pour les autres (au sens propre ou figuré). L'homme n'est pas l'aboutissement ultime de la vie simplement parce que c'est nous qui sommes au sommet de la chaine alimentaire, sur cette planète et à cet époque. Prendre pour acquis la permanence de notre existence est une erreur. Nous sommes toujours liés à la survie, et peut-être plus que jamais...



Réaction de ArnaudB:

''Aevus, es tu prêt à pousser ta loi du plus fort (le tigre mange la gazelle) jusqu'au concept de l'état totalitaire (le plus fort mène)?
Cette loi du plus fort est très individualiste à mon avis, à l'image en effet du capitalisme actuel ( ou de ce que j'en comprend..)
Est-ce un reflet de la nature? je ne crois pas, je te citerais en exemple les loups par exemple qui vivent en horde et pour la horde, mais mieux encore, les fourmis ou les abeilles...
Des milliard de gens crèvent de faim sur la planète, doit on laisser aller cette sélection naturelle?
Idem près de chez nous pour les handicapés, les malades, les vieux, tout un poids pour une société d'un point de vue économique.... ''


La question n'est pas tant de savoir si l'on doit laisser aller cette sélection naturelle, mais de se questionner à savoir si nous sommes en mesure de l'arrêter.

Tenter de stopper l'évolution est non seulement une vicieuse illusion mais provoque de dangereuses situations pour ceux qui ont une chance de survie. Il suffit d'observer la nature pour comprendre ce principe:

Si un individu affaibli le groupe (ou est perçu comme une menace) il sera retranché du clan. Souvent de façon brutale et sans aucune forme de regret ou même d'hésitation.

L'homme, parce qu'il a évolué socialement, éprouve de l'empathie. Il se reconnait dans la souffrance des autres. Il partage la souffrance des autres lorsqu'il l'a voit. Plus le contact est intime avec cette souffrance, plus il l'a vit profondément. Et des études ont prouvés que certains animaux, tel les singes, développaient également ce genre de réflexe.

Ce qui est fascinant, c'est que la souffrance vécue par empathie est directement lié à l'image que l'individu a de cette souffrance, et non de la sensation réelle de la souffrance vécue par celui que l'on observe.
La proximité avec un handicapé peut provoquer une sensation de souffrance par empathie, de même avec un mendiant, croisé dans un pays pauvre.
Cette souffrance empathique se fait toujours en rapport avec notre propre perspective et non la sienne. On ne s'intéresse pas vraiment à sa souffrance à lui, mais plutôt à la perception générale de la chose, de notre point de vue. Ce qui provoque souvent des émotions intenses et difficiles à repousser, tel la peur, la colère et la culpabilité. Il est même fréquent d'aller jusqu'à éprouver de la souffrance pour quelqu'un ou quelque chose ne vivant aucune souffrance réelle.

Donc, la société, incapable de surmonter cette souffrance empathique, décide, jusqu'à un certain point, de combattre la sélection naturelle. Nous en faisons autant qu'il est possible d'en faire avant que notre propre survie entre en ligne de compte. Et elle fini toujours par le faire, peu importe les détours que nous faisons.

1 commentaire:

  1. Il y a un problème qui persiste avec l'exemple des sportifs... Les sportifs professionnel ne s'accordent pas à eux-mêmes les bonis... Les hauts-dirigeants d'une banque s'accordent à eux-mêmes une prime alors que la situation financière de leur organisation était entrain de chuté(preuve d'une mauvaise gestion) et de surcroit tout juste avant le rachat de l'organisation par une autre banque...

    Je ne suis pas fanatique de l'actualité économique, mais c'était ce que j'avais retenu de l'histoire. Évidemment il y aura toujours des débordements peu importe le système, ça reste des humains qui le font tourner et comme toujours ça ne prend qu'un individu pour gâcher le travail des autres.

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