samedi 21 août 2010

Communication. Analyse #2

J'ai longuement hésité.

Non pas à faire une suite à ma première analyse Communication, mais plutôt par quelle partie commencer entre les trois.

Finalement, j'ai décidé que ce serait celle du milieu, la partie ''B''.


Le Vecteur.


On m'a récemment fait la remarque comme quoi je m'éparpillais dans trop de directions à la fois. J'accepte cette critique et je vais tenter d'agir dès maintenant. Je demande tout de même votre indulgence si, par mégarde, j'en venais à colorier au delà des lignes...

Le vecteur, donc, est la partie d'entre les trois où l'individu a le plus de contrôle. Plus que le contenu, eh oui... Mais nous y reviendrons lors de l'analyse #3 ou #4...

Aucun vecteur n'est parfaitement efficace dans toutes les situations, avec tout genre de contenu et ''contre'' tous les boucliers existants. Le vecteur parfait et universel n'existe pas. Si tel serait le cas, nous ne serions même pas là pour en discuter... Mais ça aussi, c'est une toute autre histoire.

Voyez !? Je fais d'honnêtes efforts pour ne pas mitrailler dans toutes les directions! Je vous montre seulement le paysage au travers d'un hublot de Shinkansen, taquin que je suis...

(((FOCUS)))

Bon, merci Mike.

Toute forme d'extériorisation de contenu est un vecteur. Le langage parlé, écrit, non-verbal, la musique, le cinéma, l'art et même tous vos faits et gestes. Du moment où il y a un potentiel d'influence extérieur pour créer du mouvement.

Là où ça se complique, c'est que très tôt dans la vie, vous vous rendez compte que le vecteur, choisi et utilisé, peut se buter à un ou plusieurs boucliers, ciblés ou pas.

La crainte ultime de toute forme de vie intelligente (consciente de son existence) est de ne pas exister.
C'est à dire de ne pas avoir l'impression de créer de mouvement. Ou plus précisément, de ne pas être en mesure de perforer de bouclier avec son package contenu-vecteur.

On dit souvent que l'argent ne fait pas le bonheur. Et pourquoi ? Parce que le bonheur d'un individu ne peut se réduire à un outil (ce qu'est l'argent). Il peut, toutefois, permettre à l'individu une mobilité et une liberté d'action lui donnant accès à un développement de vecteurs plus puissants et/ou l'illusion de...

L'intelligence, c'est ce qui différencie l'organisme vivant utilisant 100% de ses capacités/énergies à la survie primaire (la survie physique, matérielle) à celui qui, aussitôt un certain stade d'assurance de survie physique atteint, accordera une part d'énergie au niveau plus élevé de survie. Plus structurelle, conceptuelle... Plus à long terme, dans la conscience d'exister.

Si vous êtes catapulté, à la seconde même, au milieu de la jungle, en pleine nuit, tout nu (!!) vous n'aurez évidemment aucun autre objectif que d'assurer votre survie à court terme. À TRÈS court terme. Ça, c'est le niveau 1 de la survie. Mais, lorsque vous êtes dans une situation où cette survie primaire de niveau 1 n'est plus à l'ordre du jour, donc pertinente à vos actions, vous montez les échelons... Vous êtes TOUJOURS en mode survie, mais à un niveau moins court terme, moins basic.

Damn it!!

Je suis en train de mitrailler partout, hein ?? Je me pogne moi-même en train de faire une brèche dans l'analyse Évolution #2 sans le vouloir... arrghhh! Je vous demandais plus tôt de faire preuve d'indulgence ? Voilà, faites en preuve, LÀ!

(((re-FOCUS)))


Le vecteur, donc. Outil dont personne ne peut se passer. Dont il fait usage constamment, tout le temps, partout, avec toute forme de vie possible.

Vous pouvez donc, du coup, imaginer qu'avec autant de vecteurs lancés de partout, vous en recevez vous aussi. Ils sont pour la plupart fortement filtrés, voire bloqués, par votre bouclier. Ce qui est un autre sujet dont je parlerais une autre fois.

Plus il y a de vecteurs et plus ils ont un coefficient de pénétration élevé, plus les boucliers deviennent efficaces, et plus les vecteurs s'ajustent en conséquence. C'est un peu le même principe que les virus et anti-corps; toujours en train de s'adapter en fonction de leurs capacités mutuelles... (can my violence conquer yours).

Un exemple parmi tant d'autres:

La publicité.

La publicité étant le vecteur d'un contenu terriblement simple; qui appelle au mouvement d'acheter. L'acte d'acheter quelque chose en particulier.

Les premières pubs devaient être diablement efficaces. L'individu n'ayant pas encore d'anti-corps pour filtrer ou contrer cette ''invasion''.

De nos jours ? Le niveau d'indifférence face au bombardement de publicité est tel qu'un annonceur doit faire des détours si énormes pour avoir un coefficient de pénétration somme toute extrêmement faible, qu'on se demande en bout de ligne si le contenu est vraiment livré ou si c'est seulement le vecteur qui à réussi à faire un atterrissage...

En effet: une pub efficace est-elle celle qui choque ? Qui fait rire ? Qui attire l'attention ?

...ou celle qui fait acheter quelque chose en particulier ?

Voyez la nuance ? Le danger d'un vecteur ''trop'' fort (ou plus précisément mal choisi/utilisé) est qu'il peut ne vivre que pour lui-même, et non en tant qu'outil qui a pour objectif de livrer un contenu. Le même principe s'applique pour tout vecteur (outil) dont le langage humain. D'ailleurs.


Lâchons l'aspect commercial et voyons comment cela se traduit au niveau échanges entre individus.

Tous les lubrifiants sociaux (politesse, humour, diplomatie, formalités, etc...) sont des vecteurs. Utilisés conjointement avec d'autres vecteurs, tel le langage verbal, écrit, non-verbal, etc...

Lorsque vous êtes en contact avec la caissière de l'épicerie, que vous répondez à son ''Comment allez-vous'' avec un ''Bonjour''... Vous savez pertinemment tous les deux, qu'elle ne vous demandait pas vraiment de vos nouvelles. Elle ne s'offusque même pas une seule miette de votre réponse qui n'a aucun rapport avec son questionnement.

Pourquoi ?

Parce que tout ce que vous voulez, à ce moment là, c'est de vous lancer mutuellement des vecteurs qui assureront la fluidité de votre échange, de votre mouvement (transaction commerciale, dans le cas qui nous occupe). La caissière peut, avec le ton de votre réponse, jauger votre humeur et potentiellement calibrer la suite de ses actions en fonction de... De votre côté, même si vous êtes irrité par l'aspect peu subtil et parfaitement superficiel de l'opération, vous jouerez le jeu. Vous jouerez le jeu parce que vous savez que de ne pas le faire pourrait provoquer une suite de conséquences dont vous n'avez aucunement envie.

Je vous l'explique, là... Vous comprenez peut-être exactement de quoi je parle et vous souriez de la situation un peu absurde... Et pourtant, à votre prochaine visite à l'épicerie, vous le ferez par automatisme, par obligation, oserais-je même risquer d'affirmer..
Essayez, pendant une seule journée de contacts sociaux, de court-circuiter tout ces petits jeux à l'apparence futiles, et vous verrez les conséquences... Poussé à l'extrême dans le temps, vous pourriez subir une isolation sociale complète, ce qui va à l'encontre de vos réflexes de survie. Mais je suis bon prince, je vais éviter de vous parler de votre illusion de liberté. Pour le moment. (hihihi how's the Shinkansen ride so far ?)

Le vecteur devra donc être choisi. L'expérience s'acquiert avec le temps, au contact de diverses situations de vie. Vous savez, par exemple, utiliser un type de ton avec certains types d'individus plutôt que d'autres. Vous prenez conscience des effets de chacun des vecteurs possibles, sur différents types de boucliers, pour différents genres de contenu à livrer.

Vous n'en avez pas conscience sur le moment, mais une foule de micro-détails, en apparence anodins -et peut-être même inexplicables en mots- font une différence énorme.
Pour un sujet complexe, nuancé, lié à la mémoire ou l'émotivité, une seule ''erreur'' peut vous bloquer l'accès à un individu.

Je mets ''erreur'' entre guillemets parce que le concept d'erreur est ici fort subjectif voire même illusoire. En effet, ce n'est pas tant une erreur qu'un ajustement ou ''setting'' en anglais. L'erreur vous empêchant de livrer un message chez quelqu'un peut précisément être la clé d'entrée pour un autre. D'où la complexité de la chose. Ce qui n'empêche en rien certaines règles de base au niveau vecteur d'être objectivement meilleures que d'autres, en fonction de certains types de boucliers visés, dans certains situations données.

Lors d'une discussion entre intellectuels, un seul mot peut fermer les portes. Si un des individus juge qu'un mauvais choix de mot (mauvais encodage contenu/vecteur) discrédite l'énoncé (ou pire, l'individu au complet) alors il sera barré. De façon irréversible, peut-être.

De la même façon, si un individu utilise constamment un vecteur émotif, il pourrait se buter au blocage d'une certaine catégorie d'individus... et passer comme dans du beurre le bouclier de d'autres individus. Le cinéma est un bel exemple, ici. L'effet de vecteur émotif (avec le choix musical en soutient, ou autre..) est parfaitement capté par certain et violemment rejeté par d'autres.


D'un point de vue beaucoup plus philosophique: Pourquoi, alors, est-ce si compliqué ?

Pourquoi n'avons nous pas immédiatement la capacité d'entrer facilement en contact avec tous les individus, sans toute cette ''inefficacité'' de confrontation vecteur/bouclier ?

Pourquoi la ''vérité'' ne pourrait pas se frayer un chemin, sans encombrement ?

Parce que la vérité est une illusion.

Parce que le contenu ''acheter X produit'', lancé dans le vecteur de la pub, n'est peut-être pas en accord avec votre pattern de survie. C'est la ''vérité'' d'un autre, pas la vôtre.

Tous ces micro-ajustements sont nécessaires pour évoluer. Parce que si tout serait instantanément en mouvement, propulsé par n'importe quel contenu, l'implosion serait inévitable, provocant l'arrêt de tout mouvement.

L'effet de filtre est ce qui assure notre survie collective, donc individuelle.


Le combat perpétuel entre le vecteur et le bouclier est ce qui assure l'évolution, donc la vie.





* Je considère avoir à peine effleuré le thème du Vecteur. Mais je vais survoler les deux autres avant de creuser plus loin.

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