mercredi 18 août 2010

Évolution. Analyse #1

Il y a de ces thèmes qui m'inspirent beaucoup.

L'analyse communication fera l'objet de plusieurs suites et il en sera de même pour cette nouvelle série sur le thème de l'évolution.

Voilà qu'après les réactions en rapport avec mon billet sur le capitalisme, le Barbare Érudit me répond via son blogue.

Décidément, la pause hamburger n'aura pas fait long feu. Moi qui voulais broutiller pendant quelques jours... Eh non. Nul repos pour le guerrier.

Je vous invite à aller lire son billet en entier, puis de revenir ici lire la suite, parce que je n'ai pas envie de tout copier-coller. Je ne vais prendre que l'essentiel, ce qui pourrait nuire à votre compréhension si vous n'avez pas suivi le débat depuis le début...


'' OK. Donc, si je comprends bien, le capitalisme, c’est la version « société humaine » de l’évolution et de la sélection naturelle. ''

Non.

''la structure capitaliste dans son essence'' est ce que j'ai dit.

J'ai aussi, dès le début, spécifié que les mots n'avaient pas la même signification pour tous, ce qui nuisait à la compréhension, à la communication. Le terme ''capitalisme'' est probablement galvaudé. Et peut-être irrécupérable pour beaucoup d'individus. J'utilise le terme à défaut d'autre chose. Un point de référence est nécessaire et c'est celui là que je prend.

Je tentais de démontrer, donc, que l'idée de base du système capitaliste était calquée sur certains mécanismes de la nature, dont la sélection naturelle. Le plus fort survit, le plus faible disparait.

Je disais, aussi, que l'utilisateur de tout système était le premier à souffrir de ses inaptitudes. La survie passe par l'adaptation, donc le mouvement.

Si 100% d'une population utilise MAL un système, même structurellement parfait en tout point, le système pourrait alors être pointé du doigt comme étant défaillant.

Le capitalisme, tel que nous le connaissons actuellement, est le seul système social-économique qui soit en croissance sur notre planète. La fulgurante ascension de la Chine tient précisément de la greffe à leur système communiste. Qui va d'ailleurs mourir, à terme.

Il est fort probable que le capitalisme évolue vers quelque chose qui sera appelé différemment, mais l'idée de base restera la même. Simplement, les utilisateurs comprendront mieux comment l'utiliser et évolueront, également.


'' Premièrement, il est faux de dire que le pauvre l’est simplement à cause de sa contribution à la société de la même manière qu’il est faux de dire qu’un riche ne l’est qu’à cause de sa contribution à la société.
Mon chum oublie ici quelque chose de tout à fait fondamental dans cette histoire. Le premier facteur de richesse et de pauvreté des individus est leur origine, et ça, loin devant toute contribution qu’il ou elle peut apporter à la société. Je m’explique.Si on nait au Congo en plein milieu de la savane dans une tribu quelconque, les chances de devenir riche sont à peu près nulles. De la même manière que le fait de naître dans une richissime famille propriétaire de nombreuses compagnies dont le succès ne se dément pas diminue sensiblement les chances de devenir pauvre à l’avenir. Et je pèse mes mots ici.
Nous ne naissons certainement pas égaux devant le capitalisme. ''


Voilà qui est intéressant.

Je vous attendait, cher argument! Entrez, entrez!

J'ai glissé une petite phrase dans mon billet ''Société'', qui se lit comme suit:

''Encore une fois, impossible de jeter le blâme sur les autres alors que les outils sont accessibles à tous les individus venant d'une génération/lignée/société qui a été placée en situation de force par sélection naturelle.''

Là où, à son tour, mon cher Barbare Érudit oublie quelque chose de fondamental.

Nous, en tant qu'humain, en tant qu'organisme vivant, sommes le CUMULATIF de nos ancêtres. Et, croyez-moi, ça remonte pas mal plus loin que votre arrière-arrière grand papi. Je vous invite, au passage, à lire l'excellent numéro du mois de juin de Science & Vie, titré ''D'où venons nous ?''.

En effet, des choix ont été faits, il y a des dizaines de milliers d'années, par vos ancêtres, qui sont possiblement les miens aussi, et qui ont complètement changés le parcours de l'évolution humaine. Ces choix, toujours avec comme objectif la survie, ont encore des répercussions. Et même, plus que jamais.

Une de ces répercussions est le lieu où nous habitons. Ainsi que la situation géo-climatique qui va avec.
Certaines populations ont choisies de migrer en dehors des zones difficiles. D'autres ont décidées de rester.

Ces choix influent sur tout: la nourriture (animaux, végétaux, agriculture, etc..) , la sécurité (chaleur/froid intense, inondations, tremblements de terre, etc..) et plusieurs autres aspects connexes qui font en sorte qu'un endroit est meilleur que les autres pour l'évolution de l'homme, généralement parlant.
La plupart des grandes villes sont construites en des endroits qui réunissent beaucoup de conditions gagnantes. Ce qui en fait, par contre, des endroits aussi très recherchés et (qui étaient) potentiellement visés par les guerres de pouvoir. Autre facteur, d'ailleurs, qui a son influence.
Comme celui de la masse critique et du facteur de promiscuité que procure une haute densité de population (grande ville/pays), mettant en contact plus intensément les individus, pouvant provoquer un avantage sur l'évolution à long terme, versus les individus géo-socialement isolés.

Le type de point que le Barbare Érudit avance est celui de l'individu qui ne pense qu'avec peu de recul et d'objectivité, au temps présent, sans saisir tout l'implication de la vie dans notre monde.

Vous n'êtes pas seulement vos choix. Vous êtes celui de vos ancêtres, eux même dépendants de ce qui est arrivé avant que l'humanoïde en soit un.

Tout est une très longue continuité et VOUS n'êtes pas la finalité de ce processus.

Bien évidemment, l'haïtien qui nait dans ce pays, juste avant un tremblement de terre, subit une situation que nous qualifions d'horrible. Et ça l'est, horrible.

Injuste ?

Non.

Pourquoi les parents de cet enfant habitaient encore là ? Alors que des immigrants haïtiens viennent s'installer au Québec ou ailleurs pour aspirer à une vie meilleure (avec succès, visiblement) ?

Parce qu'il faut avoir une situation et des moyens pour quitter le pays. Me direz-vous.

Alors, pourquoi les parents des parents n'ont pas été en mesure de se battre pour les avoirs, ces moyens ?

Vous pouvez remonter aussi loin que vous le voulez, sur le continent africain dans le cas qui nous occupe, et vous verrez toujours une situation où la sélection naturelle à frappée... Ce qui a été enlevé aux uns a bénéficié les autres.

Le petit gosse de riches part dans la vie avec une avance théorique. Parce que ses ancêtres se sont battus précisément pour ça. Vous faites exactement la même chose avec vos enfants. Vous souhaitez leurs offrir la meilleure situation possible. Selon votre point de vue.
Rien ne garanti cependant que votre enfant gagnera à la sélection naturelle. Mais, instinctivement, et peut-être consciemment, vous tentez d'aider votre lignée. Rarement -voire jamais- avec une perspective autre qu'individuel...



Je disais que la lutte contre la pauvreté est un leurre.

Mais la lutte contre la souffrance et la survie ne l'est pas. Et la nuance est importante à faire.

La pauvreté est directement lié à un pattern de comparaison. Nous sommes toujours le pauvre, ou le riche, pour quelqu'un, quelque part.

Ce que nous voulons, vraiment, c'est assurer notre survie. C'est de pouvoir se nourrir, se mettre à l'abri et se reproduire. Le tout, en limitant la souffrance pour le faire. Vous pensez peut-être que vous êtes au dessus de tout ces trucs, mais non. Regardez tout ce que vous faites dans une journée, et c'est essentiellement relié à: vous nourrir, assurer votre sécurité et vous reproduire. Tout en limitant la souffrance, et les efforts, pour le faire.

Voilà que la force du concept dans le capitalisme apparait. Grâce au mouvement engendré par l'obligation d'être le plus fort pour améliorer sa situation, nous trouvons également une multitude de solutions dont bénéficierons inévitablement TOUS les humains de la planète, actuels et futurs.

Les plus forts, motivés par des aspects individuels -incluant la vue peu alléchante des faibles-, trainent également avec eux, dans leur sillage, la collectivité. C'est évidemment très visible en observant sur une longue période de temps, encore une fois au delà d'une perspective individuelle...

Certains cyniques se plaisent à dire que l'homme ne change jamais, que le monde est de plus en plus cinglé, que notre époque n'a jamais été aussi pire, et patati et patata.

C'est totalement faux. C'est exactement le contraire.

La classe ouvrière, à notre époque, baigne dans un confort que même les bourgeois d'il y a quelques centaines d'années n'auraient pu avoir en rêve. Les populations les plus pauvres de la planète en ce moment sont mieux outillées pour survivre que les plus forts humanoïdes d'autrefois. L'espérance de vie ne cesse d'augmenter, peu importe les classes sociales.

D'ailleurs, le seul fait que la population mondiale soit en croissance exponentielle, suffit à prouver que jamais auparavant le genre humain n'avait été aussi dominant sur terre.

Ce qui nous amène à l'autre point. Ou plutôt à un des points initiaux: la survie.

Déjà, de timides discussions voient le jours à propos de la surpopulation, et de ses effets pervers. Sur le réchauffement climatique, entre autres... On commence, sans trop faire de bruit, à penser que faire des enfants c'est une chose qui devrait être ''contrôlé''.

Voyez le potentiel de problème s'élever à l'horizon ? Moi, si.

Le choix dramatique.

Qui choisir ?

Sa propre lignée ou celle du pauvre petit africain ?

Poser la question, c'est y répondre.


Ne jamais sous-estimer le combat de la vie.

4 commentaires:

  1. Tout ça n'est qu'une question de perception. En effet, je crois celui que vous appellez "le pauvre africain" bien plus outillé que vous. Selon ma perception les pauvres sont bien plus forts que les riches. Alors que vous auriez péri après avoir manqué d'eau pendant trois jours, certains Haïtiens ont survécu des semaines, parce qu'ils étaient conditionnés. Les pauvres sont bien plus aptes à s'adapter aux situations que les riches. Parce que leurs ancêtres priorisaient autre chose que la facilité. La survit de leur culture, de leur tradition ect. Vous semblez oublier que là où la population croît le plus, n'est pas là où on est le plus "confortables" selon vos critères.

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  2. Le "petit africain" est plus outillé à vivre dans son milieu, parce que c'est son milieu... Chaque population à évolué au gré de son milieu. Simple exemple que ferait un "petit africain" dans le grand nord Canadien ? Il ne saurait probablement pas que de se servir de la graisse des phoques pour s'isoler du froid serait une bonne idée et la situation inverse est semblable. Un inuit perdu dans le Sahara éprouverait surement des difficultés à trouver l'eau qu'il à besoin. C'est simplifié, mais ça montre bien le concept d'adaptation à son milieu.

    L'erreur est de comparé les différentes population de milieux différent et de pensé qu'il y en a un de plus fort que les autres.

    La société en occident à évolué dans la direction de faire en sorte que le défi de notre journée ne soit pas de tué une gazelle pour se nourrir, mais uniquement de gagné sa vie dans un métier quelconque.

    2 choses complètement différentes pour 2 milieux et sociétés complètement différente. C'est ça le fondement de l'évolution, s'adapté à son milieu.

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  3. Merci pour les commentaires. Vraiment stimulants, d'ailleurs.

    Je vais donner suite à ce sujet très bientôt, avec mes réponses sur ces arguments.

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