vendredi 16 juillet 2010

Échange.

Un réflexe de plus en plus fréquent que l'on peut voir de nos jours: la mode de l'achat local.

Propulsé par le courant maintenant quasi-religieux de l'environnement, on glorifie l'achat local, celui qui, à première vue, est le moins polluant, le moins destructeur et le plus intelligent en fin de compte.

Savez-vous ce que c'est, vraiment, la glorification de l'achat local ?

C'est du protectionnisme. Rien de moins.

Caché sous les apparences d'une noble cause, il n'en reste pas moins que le pattern de base est de couper les échanges extérieurs pour se concentrer sur les échanges intérieurs.
Et ce mode de pensée n'a pas de réelle limite... Tu peux ''acheter local'' dans le grand pays Canada, tu peux ''acheter local'' dans la province de Québec, tu peux ''acheter local'' dans ton village et tu peux pousser le principe jusqu'à encourager seulement ceux de ta famille, voire même tenter de tout faire toi-même...

Bottom line, c'est un repli sur son nombril et les mousses qui l'entourent.

Le gouvernement le fait, en voulant créer des jobs locales, même si cela revient plus cher en fin de compte. Les gens le font, avec l'intention de protéger l'environnement. Les compagnies tentent d'aller dans ce sens, parce que suivre la mode c'est s'assurer une clientèle.

Et pourtant, c'est parfaitement contraire à la notion d'échange mondiale et égalitaire. C'est complètement à contre-courant de l'irréversible tendance qui, grâce à internet, rend la planète de plus en plus petite, sans frontière et accessible.

Si tu encourages quelqu'un naturellement, c'est à dire qu'au delà de la partisanerie, c'est vraiment le meilleur choix possible, alors c'est parfait. La sélection naturelle va suivre son cours normal et le ''meilleur'' va survivre au détriment du ''pire''.

Si, au contraire, l'encouragement est artificiel et intéressé autrement que pour ses qualités intrinsèques, alors c'est l'erreur.

C'est une erreur parce que si toute la planète agi ainsi, l'ensemble du système s'effondre. Et là, attention! Je ne parle pas seulement du (démonisé) système capitaliste!

Notre société est basée sur sa capacité d'échange. Il est normal, donc, de ''perdre'' quelque chose lorsqu'on donne quelque chose. De la même façon qu'un retour de balancier est possible, espéré et essentiel au système.
...C'est de l'échange, après tout... C'est ce qui assure le mouvement...

Si tu bloques la sélection naturelle d'un produit ou d'un service, offert par un étranger, au profit d'une solution locale mais moins pertinente... C'est certain qu'un cercle vicieux risque de s'installer... Les pays de la planète entière vont se replier et vouloir fermer les écoutilles.

Blocus des échanges. Blocus du mouvement.

Les économistes connaissent bien ce cercle vicieux. Les Japonais en connaissent les conséquences. C'est l'un des plus dangereux cul-de-sac qui soit, économiquement ET socialement.

Tu ne peux pas, d'un côté, être offusqué par la pauvreté dans le monde, et de l'autre côté empêcher les gens pauvres du globe de tirer profit du flot d'échanges mondial. C'est incohérent, absurde et insensé.

Nous sommes toujours bien généreux tant que ça ne touche pas notre survie. Mais lorsque c'est le cas, notre égoïsme animal prend immédiatement le dessus.

Et pourtant... C'est la solidarité entre les individus qui répare le mieux les bavures causées par l'individualité.

Là, c'est le moment de l'histoire où je vais vous parler de Jésus, notre sauveur.
hahahaha! Gotcha! Allez! Bon vendredi :-)

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