vendredi 2 juillet 2010

Destination: Objectivité.

Je parlais ici de l'objectivité en audio.

Tentons maintenant d'y voir plus clair. En y allant par étapes.

Je crois qu'inconsciemment j'ai une certaine attirance vers la musique électronique parce qu'elle est moins dépendante du processus de prise de son que ne l'est le rock ou la musique classique, par exemple. D'un point de vue purement mélomane, j'aime aussi la musique électronique, bien sûr.

D'un point de vue audiophile, force est de constater que l'expérience avec le rock ou la musique classique est loin d'être hallucinante, en général.
Pour le rock, c'est souvent le phénomène de compression qui tue toute la patente et au niveau musique classique, c'est la difficulté à reproduire à la fois l'énergie fulgurante et la finesse d'un orchestre. Le système de reproduction, incluant l'enregistrement, sature très vite et manque de réalisme.

Déjà, les trucs comme le jazz (moins exposés à la saturation) sont plus facilement enjoyable. Ne vous surprenez pas si je switch du français à l'english; j'habite Montréal downtown, ville notoirement bilingue. Bref, le type de musique peut limiter le potentiel audiophile. Je le crois en tout cas.

Ce que je trouve particulier avec la musique ''électronique'' (qui touche aussi le rock, le jazz et même la musique classique, bytheway...) c'est qu'il est possible (mais pas systématique) d'éviter le processus classique de prise de son.

Nous assistons probablement à l'équivalent de l'éclosion du CGI mais en musique.

C'est à dire qu'au lieu du Computer-Generated-Imagery, qui a complètement changé le visage du cinéma à jamais, et du même coup notre degré d'expérience visuel, il y a ce CGS, Computer-Generated-Sounding qui nous pend au nez.

Vous savez comment les gros studios hollywoodiens se sont cassés la tête à fabriquer à gros frais des décors, des costumes pis des bébittes mécaniques ? La plupart du temps avec des résultats franchement tristes...

Vous vous rappelez aussi comment les premiers effets spéciaux avaient l'air encore plus ridicules que les décors en cartons pâtes ?

Puis maintenant... Les trucs hyper-réalistes vus au cinéma sont devenus communs. Oh bien sûr, les techies trippent encore à vouloir du plus vrai que vrai, mais la majorité des gens y croient déjà, à ces illusions visuelles là. C'est crédible déjà, tel quel.
Des améliorations techniques sont encore possibles, certes, mais la qualité intrinsèque du film n'est plus en jeu à cause de décors cheap et peu crédibles, comme c'était le cas autrefois, il n'y a pourtant pas si longtemps.

Je pense que la même chose se passe au niveau musique/audio. Je pense que le processus des prises de son (et compromis compensatifs) est l'équivalent du cassage de tête des décors en carton-pâte et des monstres mécaniques; c'est un mal évitable. La technologie permettra de l'éviter.

Cependant, beaucoup de difficultés attendent le CGS en comparaison avec le CGI.

Premièrement, la demande.

Il avait un besoin très net au niveau CGI, alors que le besoin du CGS est pas mal moins évident. En effet, les gens portent attention à ce qu'ils voient plus qu'à propos de ce qu'ils entendent. C'est comme ça.
De plus, un son moins réaliste est moins dommageable pour le contenu qu'une image moins réaliste.

Deuxième obstacle majeur: la complexité technique.

Là où une image peut être copiée, avec une référence visible et facilement comparable side-to-side, l'extrait sonore peut être extrêmement difficile à créée de toute pièce, from scratch, puisqu'il est impossible de comparer side-to-side avec une ''vraie'' version.

En effet, il est possible d'avoir deux images simultanément devant soi, pour une comparaison rapide et efficace, mais il est virtuellement impossible d'avoir simultanément deux sons en même temps sans qu'un empiète sur l'autre.

Et ce dernier point est très important. C'est une différence majeure.

La mémoire auditive entre en ligne de compte. Et là où une sonorité le moindrement complexe intervient, c'est le gros défi qui se pointe le nez si l'on veut comparer, analyser et s'ajuster... Pour finalement s'aligner correctement et créer une ''copie'' sonore crédible.

Bref, une équipe de Pixar prend 2 ou 3 ans pour faire un long-métrage d'animation créé de toute pièce, mais je crois qu'une équipe semblable devant reproduire une symphonie ou un show rock en aurait pour au moins 20 ans!

Et advenant une source ''parfaite'', seule la moitié du problème serait résolu. La partie reproduction devrait suivre.

Avons-nous l'équivalent de l'écran IMAX 3D pour l'audio ? Rien n'est moins sûr.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

http://www.wikio.fr